La crise sanitaire a plongé beaucoup de ménages dans la précarité et les a contraints à se tourner vers les associations d'aide aux plus démunis. Elles disent être prêtes à leur venir en aide. Les associations redoutent moins ce second confinement.
Le président de la République a annoncé ce mercredi 28 octobre un second confinement, obligeant les entreprises non essentielles à baisser le rideau. Une situation synonyme de chômage partiel et de précarité pour les travailleurs concernés. Ils sont, pour certains, contraints de contacter des associations d'aide aux plus démunis, comme le Secours Populaire. Ce dernier enregistrait en septembre dernier une explosion des demandes d'aide dans toute la France, où près d'un requérant sur deux venait pour la première fois.
Michel Flamé, président des Restos du coeur d'Indre-et-Loire, constate déjà une augmentation des inscriptions, notamment des gens qui poussent pour la première fois leurs portes :
On est pour l'instant à 6 000 bénéficiaires en Indre-et-Loire. En campagne d'hiver je pense qu'on en comptera entre 8 000 et 9 000 sur le département, notamment les personnels des restaurants, cafés et toutes ces entreprises qui vont cesser leur activité.
Comme la Croix Rouge, ils ont également dû ouvrir des centres de distribution, réservés aux étudiants en situation de précarité, le samedi matin.
Aider malgré les mesures sanitaires
Ces associations sont une nouvelle fois sur le qui-vive, prêtes à aider les plus démunis : "on s'attend à ce que la fréquentation augmente comme pendant la première vague" nous confie Dominique Raoul, secrétaire générale du secours populaire de Chartres. Elle rencontre des difficultés car ses bénévoles travaillent dans un local très petit, ne permettant pas de respecter la distanciation sociale : "On a rendez-vous avec la mairie la semaine prochaine pour demander des dépôts adéquats. Pour l'instant, le temps joue en notre faveur donc on met beaucoup d'articles dehors mais l'hiver arrive et ça va devenir problématique". Elle évoque aussi la nécessité du maintien du FEAD (Font Européen d'Aide aux plus Démunis) pour subvenir aux besoins de ces personnes. A l'approche de l'hiver, ces associations sont aussi contraintes d'arrêter la distribution de vêtements : "On a pu distribuer quelques vêtements lors de maraudes aux personnes les plus démunies. C'est dommage parce qu'avant le premier confinement, on avait reçu beaucoup d'habits, que nous avons parfois dû jeter parce qu'ils avaient moisis" nous raconte Clément Fournier de la Croix Rouge de Tours.
Des bénévoles au rendez-vous pour ce confinement différent du premier
Les aidants âgés et souffrant d'autres pathologies sont absents depuis plusieurs semaines lors des distributions de biens à cause de la circulation active du virus. Cependant, ils ont pu compter sur des bénévoles occasionnels. Les actifs qui ne travaillent pas viennent renforcer les équipes déjà en place. Les services civiques auprès des associations sont également de la partie et permettent d'assurer la distribution de biens alimentaires sans grandes difficultés : "Sincèrement on a des bénévoles dévoués" admet la secrétaire générale générale du secours populaire de Chartres.Elles reconnaissent aussi que ce confinement sera différent de celui vécu en mars : "Les travailleurs sociaux et CCAS vont continuer de fonctionner. Les écoles vont rester ouvertes donc la problématique sera différente. Lors de la première vague, les enfants se sont retrouvés à manger la maison donc on a fait du gros dépannage alimentaire pour ces familles. Là les enfants vont aller à la cantine" explique Laurie-Anne Sokeng, présidente de la Croix Rouge du Loiret. "Une belle solidarité s'est montée entre ces associations qui ont le même but : rester au plus près des personnes qui ont besoin de nous".