Des collégiennes créent une poubelle qui trie vos déchets grâce à l'intelligence artificielle

Trop compliqué de trier ses déchets ? La poubelle PIA peut le faire pour vous ! Un groupe de collégiennes a développé une poubelle intelligente permettant de trier toute seule ses déchets. Elles vous expliquent.

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Vous rappelez-vous de vos cours de techno au collège ? Laurane, Laïana, Lucie, Mathilde et Gaëtane s'en souviendront puisqu'elles viennent de remporter le prix national Yes We Code, toutes catégories et collèges confondus.

Inscrites au collège Saint-Exupéry de Bourges, elles ont créé PIA : la Poubelle Intelligence Artificielle.

Tous les ans, le collège participe au concours Yes We Code*. Cette année, Madame Luquet, professeure de technologie, a décidé d'inscrire sa classe dans les catégories "environnement" et "intelligence artificielle". Car, désormais, l'IA fait partie intégrante du programme de technologie au collège.

Une découverte pour les cinq élèves :

L'IA ne leur était pas du tout familière. Le plus compliqué a été de développer le programme. Mais c'est le recyclage qui les a vraiment intéressées. Créer quelque chose ensemble les a motivées.

Mme Luquet

"J'ai proposé à la classe l'idée d'une poubelle qui pouvait trier les déchets, ajoute Madame Luquet. En classe, tout le monde a vu la même chose, mais j'ai vite remarqué que cinq d'entre eux étaient davantage investis."

"La même chose", c'est le socle commun : faire tourner un servomoteur à l'aide d'une caméra connectée à un site de programmation. Pour le concours, il fallait présenter un prototype complet : construire la poubelle, régler les détails "comme les dessins", réaliser la vidéo de présentation et "corriger les bugs".

Les cinq élèves ont alors passé trois mois supplémentaires sur le projet en dehors de leurs heures de cours. Un investissement personnel que fait remarquer la professeure. "Elles venaient les lundis, jeudis et vendredis midi et sur leurs heures de permanence."

L'équipe s'est organisée comme une entreprise :

  • Une cheffe de projet : Christina Luquet,
  • Une directrice de communication : Laurane,
  • Une assistante de communication : Gaëtane,
  • Une responsable informatique modélisation : Laïana,
  • Deux responsables techniques : Lucie et Mathilde.

Même si le concours est terminé, elles connaissent encore par cœur leur rôle et discours respectifs. Elles nous présentent alors, PIA.

Une poubelle vraiment intelligente ?

Le fonctionnement est simple : trois types de déchets, trois matériaux, trois lettres.

La poubelle possède trois compartiments. Le premier pour contenir du métal, le deuxième pour du carton et le dernier pour du plastique. Par-dessus, est posé un cache relié à un servomoteur pouvant tourner. Ce servomoteur est, quant à lui, relié à un panneau de led indiquant la lettre correspondant au composant du déchet. Un "M" s'affiche pour du métal, un "P" s'affiche pour du plastique et un "C" pour du carton. 

Pour reconnaître le composant, une petite caméra, surmontée d'oreilles de chat, permet l'identification. Il suffit de prendre son déchet, de le positionner devant l'objectif et le tour est joué ! 

Mais comment la poubelle différencie-t-elle le carton du métal ? Laïana, l'informaticienne du groupe, explique les différentes étapes : "Il fallait prendre en photo les objets sous différents angles pour alimenter la base de données. Après, j'ai dû développer le programme sur ordinateur pour associer le servomoteur à la photo."

Il leur a fallu l'équivalent de deux mois de travail pour finaliser le projet.

Yes we Code : c'est quoi ?* 

Le concours Yes We Code est présent sur le territoire français depuis 2017. Son objectif est de sensibiliser aux nouveaux métiers du numérique et de la programmation. Guillaume Clairand, médiateur numérique pour la fondation CGénial, explique qu'à l'inscription au concours, la classe se voit offrir une mallette pédagogique comprenant : carte programmable, capteurs, robots, servomoteur, barre de leds etc. C'est avec ces outils mis gratuitement à disposition que les écoliers réalisent leurs projets.

Si on leur demande de créer quelque chose, c'est dans le but de trouver des ingénieurs en technique de l'industrie et/ou du numérique. Le but, c'est de donner envie de travailler dans cette filière.

Guillaume Clairand

"Les collégiens ne se dirigent pas dans le milieu de la technique et de l'industrie", regrette Guillaume Clairand. "Il a une image vieillissante, alors qu'il existe une variété de métiers. On s'est dit que pour donner envie, il fallait que les mondes de l'éducation et de l'entreprise se rencontrent. On propose donc,aussi, aux salariés de venir en classe pour présenter leur métier, et aux enseignants de visiter les sites techniques avec leurs classes."

Être des filles dans le milieu des nouvelles technologies

Et puis, pour les cinq collégiennes, il est important d'avoir "gagné face à des garçons". Elles en sont fières. L'une d'elles estime que "les garçons sont plus intéressés par l'informatique et les trucs techniques, mais là, on a appris qu'on pouvait s'en sortir et que les filles sont plus fortes que les garçons".

Une autre prend la parole : "Dans la classe, on nous fait comprendre que, comme on est des filles, on ne peut pas être les meilleures". Une double victoire, mais au triste constat puisqu'une dernière ajoute : "Depuis qu'on a gagné, il y en a qui nous respectent". Une fille doit donc battre un garçon pour se faire respecter ?

Guillaume Clairand affirme que, "dans les métiers du numérique, seules 20% sont des femmes". Elles sont majoritairement développeuses sur le thème de l'IA. Les idées reçues ont donc la peau dure. Pourquoi ? Guillaume Clairand évoque "une question de culture, de représentation"... "Est-ce que je vais être la seule fille ?"

Et après ?

"On a envie de continuer l'année prochaine, on a prévu de le faire sur de vraies poubelles rectangulaires". L'équipe souhaite remettre leur titre en jeu en proposant une version améliorée et à grande échelle de la poubelle PIA. 

Une entreprise serait même intéressée pour développer ce projet en interne.

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