Une association en cours de construction se prépare à créer un centre LGBTQIA+ à Bourges, avec l'aide de la municipalité. Leur objectif : offrir un lieu d'écoute aux personnes homosexuelles, trans et queer loin des grandes villes.
"Pour être queer il faut partir", lit-on parfois au sujet des personnes LGBT+ habitant à la campagne. LGBT+ pour lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenre, auxquelles il faut ajouter d'autres identités et orientations, comme les personnes queer, intersexe et asexuelles.
Une réponse au mal-être et à l'isolation
Isolation, absence de représentation et d'écoute, difficulté d'accéder à des services médicaux spécifiques : la campagne n'est pas forcément le lieu le plus facile où s'épanouir et se sentir écouter pour les personnes concernées, a fortiori pour les plus jeunes. Loin des villes et des réseaux d'accompagnement et d'écoute déjà constitués, certaines peuvent se sentir un peu abandonnées.
"Être LGBTI en ruralité" ?
— Gaylib (@GayLib) April 2, 2021
Live Facebook le 7 avril à 19h avec @david_valence @colinmanhattan
À l’écart des grandes villes et des communautés LGBT, les personnes homosexuelles sont encore souvent invisibles #pleaseRT
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C'est en partant de ce constat que six Berrichons et Berrichonnes ont décidé, peu avant le début de la crise du covid-19, de monter une nouvelle association à Bourges, en s'inspirant de ce que faisaient déjà le Centre LGBTI+ de Tours et le GAGL 45 à Orléans.
"Nous sommes un groupe assez hétérogène", explique Sarah Szymanski, psychologue et présidente de l'association. En plus des fondateurs et fondatrices, le groupe s'enrichit de futurs bénévoles "âgés de 18 à 60 ans" et de personnes ayant connues les expériences "de la transition, de la non-binarité, de la PMA, du mariage homosexuel..."
Un lieu d'écoute et un programme chargé
Psychologue de son état, comme trois autres des premiers membres de l'association, Sarah Szymanski est partie du constat que, dans sa propre activité professionnelle, elle ne trouvait pas toujours de lieux ou de groupes auxquels adresser certains patients qui souffraient de mal-être face aux discriminations dans leur entourage.
"Il ne s'agit pas de pathologiser ces situations", précise-t-elle, encore moins de créer un entre-soi fermé, mais devant la difficulté de parler des sujets LGBT+ dans les milieux ruraux, une association dédiée permettra d'offrir "un lieu d'accueil et d'écoute, entre pairs", et de sensibiliser à la lutte contre les stéréotypes.
L'association LGBTQIA+ Berry prendra la relève du centre LGBT de Vierzon, lancé en 2017 et qui a dû mettre fin à ses activités en 2019. A Bourges, le nouveau centre a d'ores et déjà reçu le soutien de la nouvelle municipalité de gauche élue en 2020.
"Pour l'instant on attend le local afin de faire le centre d'écoute", poursuit Sarah Szymanski, "l'autre axe, ce sera d'organiser des interventions dans les lycées, des points ado, se rendre dans les villes ou les villages plus isolés". "On n'est qu'au début, mais on a plein d'idées et on est très motivés !" achève Sarah Szymanski.
Si vous souhaitez contacter le centre ou donner un coup de main, une campagne d'affichage et sur les réseaux sociaux devrait être lancée à la mi-septembre. L'association LGBTQIA+ Berry sera aussi présente lors du Forum des associations de Bourges le 12 septembre.