Témoignage. "Je n’ai plus de vie, je ne peux plus rien faire", victime de séquelles après une opération, elle raconte son calvaire

Publié le Écrit par Camille Verkest et Jean-Philippe Elme
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Muriel Cécile se bat contre l'hôpital de Bourges depuis 2018 après une opération lourde de conséquences pour sa santé. La bataille administrative dure depuis plus de six ans et n'est pas prête de se terminer.

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C'est une opération chirurgicale aux très lourdes conséquences. Muriel Cécile, 66 ans, est désormais fortement handicapée et a vu sa vie complètement bouleversée.

Tout commence en avril 2018 lorsqu'elle souffrait de règles abondantes. Elle a alors consulté son médecin généraliste, puis un spécialiste qui l'a ensuite redirigé vers l'hôpital de Bourges. Le début d'une longue descente aux enfers. 

"Il a dit que j'avais des cellules pré-cancéreuses et qu'il aimerait bien me les enlever. Il m'a dit que c'était juste une opération, comme une césarienne et qu'au bout de 10 à 15 jours, je rentrais chez moi... Je ne suis jamais sortie de l'hôpital", assure la patiente, assise sur son fauteuil. Après plusieurs mois passés à l'hôpital de Bourges, Muriel est transférée à Tours. 

"Quand mes petites filles viennent, elles ne veulent plus jouer avec mamie"

Avec 11 opérations au total, les constats dressés sont alarmants. Elle en ressort incontinente avec une poche de stomie et de nombreux problèmes de santé. "On n'a plus de vie, on n'a plus de rien. Quand mes petites filles viennent, elles ne veulent plus jouer avec mamie... J'ai tellement peur qu'elles s'appuient sur ma poche que je ne joue plus avec elles. Jouer avec mamie ne les intéresse plus, alors qu'avant, je jouais avec elles, et je faisais plein d'activités", poursuit-elle. 

Pour s'occuper d'elle, son mari a dû quitter son emploi de chauffeur routier pour un travail à temps partiel. Une procédure est engagée au tribunal administratif, mais le jugement sur le fond est toujours en attente. En attente de cette décision, au vu des résultats des expertises, plutôt favorables aux victimes, leur avocat a déposé un référé pour réclamer une avance financière. 

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Une femme victime d'une erreur médicale à l'hôpital de Bourges ©J.P Elme / S.Dosnes / France Télévisions

Cette avance financière de 49 865 est accordée, mais sous une condition. "On nous dit oui très bien on vous les accorde, mais il faudra une garantie du banquier. L'intention est bonne mais la mise en oeuvre ne nous aide pas et la décision est inutile pour mes clients", déplore Me Bertrand Couderc, l'avocat de la victime. Si la possibilité d'une erreur médicale est écartée, Muriel Cécile sera en effet dans l'obligation de rembourser cette somme.

Une très longue procédure administrative 

De son côté, le centre hospitalier Jacques Cœur de Bourges annonce, par un communiqué, "ne pas faire appel puisque la procédure judiciaire se poursuit au fond devant le tribunal et c'est ce jugement qui prévaudra". Les déboires administratifs et de santé de Muriel Cécile durent depuis six ans. Le procès pour la procédure de fond ne devrait quant à lui pas avoir lieu avant deux ans. 

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