Centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire : un rapport d’expertise demandé après un feu d’hydrogène

Le 9 avril, un feu d'hydrogène s'était déclaré dans la centrale de Belleville-sur-Loire, dans le Cher. Un mois après, l'association Sortir du Nucléaire Berry-Giennois-Puisaye demande un rapport d'expertise sur l'utilisation d'hydrogène au coeur de la centrale nucléaire. 

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Début avril, le feu s'était déclaré sur le parc à gaz du réacteur n°1. Il faisait suite à un accident lors du remplacement d’un cadre de bouteilles d’hydrogène. 
 

Un mois après, Daniel Deprez, représentant de l'association Sortir du nucléaire Berry-Giennois-Puisaye demande un rapport d'expertise à la CLI (Commission Locale d'Information), une commission composée d'élus, de représentants d'associations, d'organisations syndicales et d'acteurs qualifiés
 

"C'est une demande d'expertise non seulement sur cet incident en particulier, mais aussi sur l'utilisation plus générale d'hydrogène dans la centrale" précise Daniel Deprez, représentant à la CLI de l'association Sortir du nucléaire Berry-Giennois-Puisaye. 

L'hydrogène fait partie des gaz les plus inflammables et les plus explosifs. Il brûle ou explose au contact de l'oxygène. C'est ce qui s’est produit, le 9 avril dernier au cœur de la centrale nucléaire de Belleville-Sur-Loire.

Deux agents avaient pour mission de remplacer des bouteilles d'hydrogène. Sauf que l’opérateur en charge de la manutention s'est trompé de cadre. Il a sorti celui en service, en arrachant le flexible qui raccorde ce cadre à l’installation. Ce qui a provoqué la détonation et l’inflammation de l’hydrogène, détaille Alexandre Houlé, chef de la division d'Orléans de l'Autorité de Sureté Nucléaire (ASN) 


Toutes les précisions de cet accident ont été rendues public dans un document publié le 23 avril. Un rapport d’inspection de l’Autorité de Sûreté Nucléaire, à télécharger, réalisé à la suite de l’incident.  

"On a montré qu'il y avait un certain nombre d'écarts. Des procédures non adaptées, ni à l'activité ni à la situation du parc à gaz. Des défauts de formations ont aussi été relevés. L'opérateur en question déclarait n'avoir suivi aucune formation aux risques liés à l’hydrogène" regrette Alexandre Houlé. 

Des dysfonctionnements qui éveillent les soupçons de l'association anti-nucléaire. 

On a des craintes et des doutes. On connaît la dangerosité de ce gaz, alors on profite de cet incident malheureux pour pousser l'expertise. On veut savoir précisément comment l'hydrogène est utilisé à Belleville,
insiste le représentant associatif. 
 

Des centrales nucléaires au rythme du confinement


Durant cette période d'épidémie, les centrales nucléaires ne sont pas épargnées par les mesures de protection. Elles restent bien évidemment actives, mais sous conditions. Comme ailleurs, les personnels en mesure de télétravailler, le font. Et ceux qui restent sur site adoptent les gestes barrières de distanciation sociale. L'ASN, qui a pour habitude de procéder aux inspections directement sur les sites nucléaires, s'est également adaptée. 

"Nous avons réduit nos déplacements sur site. Nous les maintenons uniquement pour des cas qui le nécessitent. Comme par exemple à Belleville, début avril. Mais nous privilégions, lorsque c'est possible, des contrôles par inspections à distance" conclut Alexandre Houlé. 


Outre Belleville-sur-Loire dans le Cher, la région compte trois autres centrales nucléaires : Dampierre-en-Burly dans le Loiret, Chinon en Indre-et-Loire et Saint-Laurent dans le Loir-et-Cher. 
 
 
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