Des cervidés bloqués par l'autoroute A 71 stagnent sur une propriété du sud du Cher. Et ce depuis bientôt 25 ans. La propriétaire des lieux accusée de ne pas effectuer ses quotas de prélévements saisie le tribunal administratif d'Orléans
Silhouettes graciles, et pourtant indésirables... Cette harde n'est plus la bienvenue sur les terres de madame Kaak. Eleveuse de chevaux depuis 25 ans, elle est habituée à composer avec ces ongulés. Depuis 1989 et la construction de l'autoroute aux pieds de sa propriété, les animaux ne peuvent plus traverser les terrains entre la forêt de Bornacq et celle de Tronçais. Alors, ils stagnent et font des dégâts dans les champs alentours.
Des tensions entre voisins qui pourraient s'apaiser si les deux passages à faunes sous l'A71 étaient aux normes.
J'ai demandé depuis tout temps de faire un passage adapté à la migration, mais la commune s'est opposée et cela ne s'est pas fait. La migration est géré par prélevements. Antoinette Kaak
Si la propriétaire s'est pliée pendant des années aux plannings des prélévements ordonnés par la préfecture. Aujourd'hui, c'en est trop. L'arrêté de 2016 lui demande de tuer 60 bêtes. "Moi qui suis chasseur, je trouve que pour Madame Kaak, on est dans quelque chose d'anormale, explique Vincent Lazim, avocat.
On est dans quelque chose qui n'a plus de sens à mon avis, qui n'est plus la chasse avec l'équilibre agro-sylvo-cynégétique que prévoit la loi. On est dans l'éradication d'une population d'animaux. C'est plus simple j'imagine que de construire un passage sous l'autoroute en bonne et due forme pour les animaux, Vincent Lazim, avocat
Le dossier de madame Kaak passera ce mardi devant le tribunal administratif d'Orléans. La préfecture ne souhaite pas s'exprimer tant que la justice n'aura pas rendue sa décision.