Une pétition en ligne a réuni près de 30 000 signatures pour éviter l'euthanasie à une trentaine de chats errants qui a envahi la commune d'Ids-Saint-Rohc, dans le Cher. Si la décision est suspendue, les nuisances causées par les félins, elles, se poursuivent.
Le petit village d'Ids-Saint-Roch se serait bien passé de toute cette attention. Pourtant, face à la trentaine de chats sauvages qui a élu domicile dans cette commune de 300 habitants, la maire, Martine Fourdraine a bien été obligée de chercher des solutions. C'est pourquoi elle a abordé "en toute transparence", l'idée d'euthanasier les animaux lors d'un conseil municipal. "On a d'abord essayé de voir si on pouvait les stériliser, évidemment", note l'édile, "mais ça coûte très cher" même avec l'assistance d'associations.
30 000 signatures pour sauver les chats
Il n'en fallait pas plus pour que les réseaux sociaux s'enflamment, et qu'une pétition en ligne recueille près de 30 000 signatures pour sauver les félins. "Il est courant que, lorsque l'on tue les chats errants, d'autres chats viennent les remplacer. Le problème n'est donc pas résolu et les chats peuvent être, alors, plus nombreux", argue de son côté la pétition. "La stérilisation des chats errants est le seul moyen de contrôler la prolifération des chats errants."Au contraire, pour la mairie, "la stérilisation n'est pas adaptée", et ne résout pas, à court terme, le "problème de salubrité publique" posé par les matous. "Les chats laissent leurs déjections partout, et il y a le risque qu'ils transmettent des maladies aux animaux domestiques. Dans notre commune il y a des femmes enceintes, des personnes fragiles", énumère l'édile. "Quand on va au cimetière et que les tombes sont couvertes d'excréments, c'est pas drôle non plus." Entretemps, la maire a reçu des mails injurieux et des menaces suite à la large diffusion de la pétition. La décision d'euthanasier les chats, quant à elle, reste suspendue.
La prolifération des chats, fléau pour la biodiversité ?
Outre les problématiques sanitaires, la prolifération de chats errants pose un risque pour la biodiversité à l'échelle nationale. Selon la Ligue de protection des oiseaux, "en France, la population de ces félins dans nos foyers est estimée à 13 millions d’individus auxquels s’ajoutent 8 à 10 millions de chats errants et un nombre inconnu de chats harets", c'est-à-dire retournés complétement à l'état sauvage. Un chat errant nourri occasionnellement par l'homme peut tuer 270 proies par an, contre trois fois plus pour un chat haret.Selon la LPO, "75 millions" d'oiseaux seraient tués chaque année par les chats en France. "Dans les centres de soins LPO, 8 à 10% des animaux blessés ont été victimes d’un chat domestique : 88% d’oiseaux et 12% de mammifères (dont 60% sont des chauves-souris)." C'est l'une des raisons pour laquelle la LPO appelle à l'identification et la stérilisation des chats.
Bonne nouvelle cependant : la pétition a fait tellement de bruit qu'une association de protection des animaux de la région parisienne a pris langue avec la commune d'Ids-Saint-Roch. Celle-ci a proposé de prendre en charge la stérilisation des chats et leur transport jusqu'à un refuge.