Coronavirus : un député du Cher fait des propositions pour soutenir la filière viticole

François Cormier-Bouligeon, député du Cher, s’est entretenu avec le Ministre de l’Agriculture Didier Guillaume afin de tenter de trouver des solutions pour la filière viticole, l’un des secteurs les plus touchés par la crise, selon lui. 

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Comme d’autres secteurs agricoles, la filière viticole résiste mal à la crise du coronavirus. Le travail continue dans les vignes, mais sans aucune rentrée d’argent pour la plupart des professionnels.

Député et secrétaire du groupe d’études "Vigne, vin et oenologie" de l’Assemblée Nationale, François Cormier-Bouligeon a fait plusieurs propositions pour leur venir en aide : exonération des charges, prise en charge partielle des intérêts intercalaires, aide exceptionnelle au stockage, autorisation des travailleurs détachés pour compléter la main d’oeuvre locale, etc.
 
Pour pallier les pertes économiques, l’Union Européenne a assoupli l’utilisation de ses programmes sectoriels pour la branche de la viticulture. Mais pour François Cormier-Bouligeon, ce n’est pas suffisant. Il appelle à la "poursuite des efforts nationaux et européens dans le domaine viticole." 

Le secteur viticole n’a quasiment plus de recettes alors que les charges continuent de progresser. C’est compliqué pour ce secteur. Le prêt garanti par l’état est une très bonne chose, mais cela pose la question du remboursement et des intérêts intercalaires.

Les intérêts intercalaires correspondent aux frais qu’un emprunteur doit rembourser mensuellement à sa banque tant que son crédit immobilier ne lui a pas été débloqué en totalité. 

Patrick Girault est viticulteur dans le Sancerrois, à Bué. Il produit du Sancerre en blanc, rouge et rosé. Il constate : "Ce qui me surprend le plus, c'est l'attitude des banques : elles ne jouent pas le jeu. Nous avions demandé de repousser nos échéances de crédits et elles nous mettent des taux élevés, ce qui nous coûte plus cher."

Le recrutement du personnel saisonnier en suspend 

Le point d’interrogation reste celui du recrutement saisonnier. Cette année, la météo est propice pour les vignes. Les récoltes devraient avoir lieu plus tôt, en août selon certains viticulteurs. Ces derniers vont devoir recruter du personnel supplémentaire pour leur venir en aide sur leurs exploitations. 
"Nous sommes en train d’ébourgeonner, et d’ici 3 semaines, il nous faudra recruter du personnel. Mais pour l’instant, nous ne savons pas comment ça va se passer pour le recrutement; tout va être plus compliqué ...", indique le viticulteur du Cher.
 

Le député du Cher souhaite autoriser les travailleurs détachés pour compléter la main d’oeuvre locale. "Il faut un complément de main d’oeuvre étrangère notamment au niveau des vendanges."  Sur ce point, le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume a répondu qu’il travaillait sur la perspective de permettre l’entrée sur le territoire, sous conditions, des travailleurs détachés qui auraient un contrat de travail. 

Pour Christine Laloue, présidente de l’Union viticole Sancerroise"Personne n’y a recours de gaieté de coeur, mais c’est une nécessité ! Nous sommes dans un département avec une faible démographie et peu de personnes employables...  Donc nous sommes coincés. Il y a des domaines pour lesquels c’est indispensable."

Un processus de distillation de crise? "Une mesure non adaptée" 

Un processus de distillation de crise a été proposé par certains professionnels du secteur. Concrètement, l’idée serait d’autoriser les viticulteurs européens à distiller leur vin pour le transformer en éthanol et pallier les pertes de trésorerie. Cet alcool pourrait être revendu aux industriels pour fabriquer notamment du gel hydroalcolique. "C’est clairement une mesure dont on ne veut pas. Car la valeur ajoutée est justement dans nos vins!", déclare le député du Cher. 

Pour Christine Laloue, présidente de l’Union viticole Sancerroise :

Produire du vin, c’est un gros labeur, c’est un vrai crève-coeur d’imaginer la distillation pour faire du gel hydroalcoolique. Pour nous, ce n’est pas un sujet car nous avons des vins qui se vendent bien, qui sont appréciés, et de qualité. Nous aimerions pouvoir les vendre après cette crise.

L’export, à l’arrêt, constitue une part importante de revenus pour les viticulteurs. 60 à 80% des revenus pour certains. 

La date de réouverture des restaurants et des bars sera aussi essentielle pour voir le bout du tunnel. 
"C’est une question de survie de la filière. Plus on va s’endetter, plus on va devoir rembourser. Et tout sera mis à l’arrêt pendant plusieurs années derrière cette crise", termine Christine Laloue. 
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