Dans quelles conditions les femmes enceintes accouchent-elles ? Avec la propagation du Covid-19 et la saturation des hôpitaux, des craintes apparaissent. L'angoisse de se rendre en milieu hospitalier. Et puis la peur d'accoucher seule, sans le papa.
Son terme est prévu le 30 avril. Claire entame son dernier mois de grossesse, confinée chez elle, dans le Cher. Elle sort le moins possible, mais s'autorise tout de même quelques libertés.
"Je vais parfois faire des courses chez mon charcutier et mon épicier dans le village. Mais je limite les déplacements. Après, je ne m'interdis pas de vivre, je profite de mon jardin, et je discute de loin avec ma voisine", sourit-elle.
La jeune femme l'admet, le confinement ne change que très peu son quotidien de femme enceinte. Seulement, elle pense de plus en plus aux conséquences de l'épidemie sur sa grossesse.Claire accouchera à l'hôpital Jacques Coeur, à Bourges. Une structure qu'elle connaît et qui la rassure. Il y a trois ans, elle y mettait au monde sa première fille."Aujourd'hui tout va bien, je ne risque rien chez moi. Mais j'angoisse de plus en plus de me rendre à l'hôpital. Si j'arrive entre 23h et 5h du matin, je serai obligée de passer par les urgences pour rejoindre la maternité"
Le centre hospitalier berruyer prend des mesures de protection, à la maternité notamment. Depuis le début du mois de mars, le papa peut toujours être présent en salle d’accouchement. Mais uniquement à condition que ni lui, ni la maman ne soient symptomatiques. Le port du masque est obligatoire pour le père.
En revanche, les visites à la maternité, après la naissance du bébé sont interdites, même pour le papa du nouveau-né.
Il y a exception si le père n'a pas pu assister à l'accouchement, et qu'il ne présente ni fièvre, ni toux. Dans ce cas précis, une seule et unique visite lui est permise après la naissance."On n'a pas le choix. Mais à vivre c'est très difficile. Je serai seule. Il faut l'accepter. C'est pour le bien de mon enfant, le mien mais aussi celui des soignants", se résigne la jeune mère de famille.
Au centre hospitalier régional d'Orléans, mêmes précautions. Une seule personne peut être présente en salle d'accouchement, et les visites post naissance sont interdites.
D'autres structures de la région ont carrément décidé d'interdire au papa d'assister à l'accouchement. C'est le cas du pôle santé Vinci à Chambray-les-Tours.
"Avec mon mari, on en a beaucoup discuté. On a convenu ensemble que lorsque je serai de retour à la maison, personne ne nous rendra visite. Même pas la famille proche, c'est hors de question !", regrette Laure.
Des mesures contraignantes, mais indispensables. Les médecins sont formels, ces précautions ne doivent pas inciter les femmes à accoucher chez elles. Dans le contexte actuel de crise sanitaire et en cas de complications, les services d'urgence ne pourraient intervenir assez rapidement.