De nombreux futurs papas de Centre val-de-Loire nous ont interpelés sur le fait de ne pas pouvoir assister à l'accouchement de leur compagne à cause de la crise sanitaire actuelle. C'est le cas au Pôle santé Vinci à Chambray-lès-Tours. Charlotte Jeanneret, gynécologue obstétricienne leur répond.
Je comprends le désarroi de ces futurs parents. L'annonce de l'interdiction de la présence du père en salle de naissance jeudi dernier a été brutale. Mais ce n'est pas un temps qui est perdu. Il se rattrapera plus tard.
Charlotte Jeanneret est gynécologue-obstétricienne au Pôle Santé Léonard de Vinci à Chambray-lès-Tours en Indre-et-Loire depuis 11 ans. Son service assure 2500 accouchements par an.
Pourquoi les pères ne peuvent-ils pas assister à la naissance de leur enfant à la maternité ?
Charlotte Jeanneret : "Chaque établissement décide de l'autoriser ou non. Au Pôle santé Léonard de Vinci, le Comité d'établissement réuni en cellule de crise a décidé, jeudi dernier, d'interdire la présence du père en salle de naissance. Les visites sont limtées aux soins palliatifs. La crainte est la circulation du virus dans l'établissement. Cette décision de la cellule de crise Covid-19 a été prise dans le cadre d'une prise en charge médicale. C'est une mesure sanitaire."
Etes-vous d'accord avec cette interdiction ?
"Cette annonce assez brutale nous a mis dans l'embarras. En fait il n'y a aucun consensus sur le risque que provoque la présence du père en salle d'accouchement. Quand on regarde les recommandations des scientifiques, personne ne sait répondre à la question. La cellule Covid-19 a préféré trancher par une interdiction. L'établissement a voulu limiter les flux dans l'hôpital, notamment en salle d'accouchement. Le problème c'est quand le père entre et sort de la salle de naissance."
Les bébés sont-ils plus vulnérables face au Covid 19 ?
C. J : "Tout ce qu'on sait, c'est que le virus ne se transmet pas de la mère à l'enfant et que la maman même porteuse du virus peut allaiter son bébé. Le bébé est protégé par les anticorps de la mère. Mais nous n'avons pas encore assez de recul pour être certain de l'absence de risques pour le bébé et pour la mère."
Que faire pour que les parents vivent mieux cette situation ?
"On a une équipe super humaine. On a mis en place des visio-conférences pour que le papa puisse vivre l'accouchement à distance. On l'a fait la semaine dernière pour une césarienne. On passe aussi par des applications comme WhatsApp. Avec les nouvelles technologies, on peut trouver des solutions même si ce n'est pas optimum. L'important est que les futurs parents discutent de ce qu'ils veulent organiser et on va les aider."