Associer jeu de société et permaculture, c'est l'idée de deux créateurs de jeux originaire du Cher et de Corrèze. Leur jeu, la Course à l'oseille, a déjà atteint son premier objectif de financement participatif.
Le Monopoly et les 1000 bornes, c'est so pré-covid. En 2022, on ne joue plus à accumuler un vain patrimoine immobilier ou à remporter une course automobile polluante. Dans le "monde d'après", on fait pousser ses fruits et légumes tout en envoyant quelques calamités agricoles sur le coin de la figure de ses voisins, le tout dans le cadre d'un jeu zéro plastique et zéro déchet conçu à Nançay, en pleine Sologne berrichonne.
Ça pousse, vieille branche ?
Dans la Course à l'oseille, le but du jeu est simple : en tant que jardinier permaculteur fraîchement installé à Oseilleville, votre mission sera d'obtenir la meilleure récolte de votre quartier.
Mais attention, car les autres joueurs et joueuses peuvent vous mettre des bâtons dans les roues à grands coups de déluges, pestes, vols et sabotages pour vous mettre sur la paille. Mais ce n'est pas la fin des haricots car vous pouvez leur rendre la pareille (et oui, on va essayer de caser le maximum de jeux de mots botaniques dans cet article donc accrochez-vous).
Écologie radis-kale
Au point de départ de cette aventure maraîchère, il y a d'abord deux copains passionnés de jeux de société et de jardinage : Abigaïl Cherrier et Stéphane Charmoillaux. Pendant deux ans, la Berrichonne et le Corrézien ont affiné leur idée d'un jeu original, 100% produit en France et qui parvienne à rassembler autour de leurs deux passions.
"On avait envie de se retrouver autour du potager, et de s'éloigner d'autres jeux qu'on trouvait très mécaniques", se souvient Abigaïl Cherrier. "Nous avons conçu le jeu en (presque) parfaits jardiniers permaculteurs que nous sommes tout en gardant à l'esprit que dans la vie comme dans le jeu, on ne récolte pas toujours ce qu'on sème !" ajoute Stéphane Charmoillaux. "Dans le jeu on perd beaucoup de plantations et on apprend à affiner son jeu au fil des parties." Et même si les carottes sont cuites pour vous, rien n'empêche d'organiser la revanche.
De grâce, de grâce, ne coupez pas mes fleurs
Car en plus de parties qui s'annoncent saisissantes d'après les promesses des créateurs, le jeu est bourré de références et d'informations potagères parfois surprenantes sur les familles de légumes, leurs besoins ou encore les recettes naturelles pour prévenir et lutter contre les fléaux du jardin sans massacrer les petites bêtes. Le jeu aborde aussi les difficultés de la gestion d'un potager face aux aléas météorologiques et au réchauffement climatique
Le jeu se trouve encore à l'état de prototype mais devrait commencer à être produit et envoyé au mois de décembre, selon les concepteurs. Une petite graine qui tombe à pic sous le sapin, puisque l'amour des Français pour les jeux de société ne se dément pas, malgré les années. Avec les confinements de 2020, le secteur a enregistré une croissance de son chiffre d'affaires de près de 10% sur l'année.
Le jeu, accessible de deux à six joueurs à partir de 10 ans, est déjà disponible en pré-commande sur la plateforme Ulule, où il a atteint son objectif de financement.