EN IMAGES. Déménagement hors norme pour un tableau de maître bientôt exposé à Marseille

Prêtée depuis 1912 à la ville de Saint-Amand-Montrond dans le Cher, le tableau "La chasse au cerf sur l’île de Java" du peintre indonésien Raden Saleh quitte ce jeudi 14 septembre 2023 la salle du Conseil de la mairie pour être présentée au Mucem de Marseille avant de rejoindre définitivement les collections du Louvre. Une opération rendue délicate par la taille monumentale de cette œuvre exceptionnelle.

Après l’avoir longtemps raillée et copieusement critiquée avant de l’oublier dans une réserve pour ensuite en redécouvrir la valeur, les habitants de Saint-Amand-Montrond avaient fini par s’y habituer. La toile de Raden Saleh trônait depuis près de 40 ans dans la salle du Conseil de la mairie.

Une œuvre hors norme, à plusieurs millions d'euros

Avec ses dimensions hors norme (2,80 m sur 3,86 m, cadre compris), l’œuvre a de quoi impressionner. Impressionnante également par son thème : peinte en 1847 à Paris, La chasse au cerf sur l’île de Java représente un buffle chevauché par un rabatteur combattant un tigre enragé. Son auteur, Raden Saleh  (1811 - 1880), est tout à la fois peintre et prince héros de l’indépendance indonésienne. Sa notoriété ne cesse de croître également dans toute l’Asie du Sud-est.

Et pour transporter l'imposant tableau, il a fallu d'abord démonter une vitre de la salle des Actes de la mairie.

Prêté, exposé et bientôt restauré

Le tableau avait été acheté par le roi Louis Philippe à l’issue du salon de 1847 et était destiné aux musées royaux. C’est en 1912 qu’il a été confié à la ville de Saint-Amand. Il s’agissait alors, pour les musées nationaux, de prêter nombre d’œuvres en province pour qu’elles y soient visibles par le plus grand nombre.

La chasse au cerf sur l’île de Java, est assurément une toile exceptionnelle. Elle est aujourd’hui estimée à plusieurs millions d’euros, à l’instar d’une autre œuvre du même peintre, La chasse au taureau sauvage, qui a fait l’objet d’une vente aux enchères record, en 2018, pour un montant de 7,2 millions d’euros.

D’où le regain d’intérêt du Louvre, qui a saisi l’opportunité d’une demande de prêt temporaire par le musée marseillais Le Mucem, pour ensuite la restaurer en profondeur et la réintégrer définitivement dans ses propres collections.

Une découverte surprise !

En effet, "déménager une telle œuvre est très délicat, explique Côme Fabre, conservateur au Musée du Louvre, durant son transport, le tableau peut subir de graves dégâts". La peinture peut en effet se craqueler. Pour éviter que des fragments se détachent, les conservateurs appliquent une sorte de pansements sur les parties fragilisées avant la mise en caisse de l’œuvre.

Au moment du décrochage, les personnes présentes dans la salle ont eu la surprise de découvrir ce qu’ils ont pris pour une fresque représentant la ville de Saint-Amand. "On ne savait absolument pas ce que le tableau cachait. C’est une véritable surprise" confie la conservatrice du musée.

Il s’agit en réalité d’une toile de 1939 directement collée sur le mur et comportant un blason semblant être identique à celui de Saint-Amand- les-eaux, une commune du nord de la France. Elle est signée d’un certain Shoedelin.

L’œuvre sera ensuite transportée au musée du Louvre, à Paris. Elle y sera sommairement nettoyée avant de partir au Mucem de Marseille pour une exposition temporaire intitulée Une autre histoire du monde, visible du 8 novembre 2023 au 11 mars 2024. Le tableau rentrera ensuite définitivement au musée du Louvre, à Paris, pour y être restauré en profondeur et enfin réintégrer ses collections permanentes.

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