Une concertation s'est ouverte au public ce jeudi et va durer jusqu'au 30 juin sur les conditions de sûreté de la poursuite d'exploitation par EDF des 20 réacteurs de 1.300 MW, lorsque ceux-ci dépasseront 40 ans de service.
"L'objectif est d'associer le public aux enjeux et objectifs de sûreté liés à la poursuite de fonctionnement des réacteurs concernés au-delà de 40 ans", a indiqué le Haut comité pour la transparence et l'information sur la sécurité nucléaire (HCTISN). Cette consultation concerne le maintien en activité d'une partie du parc nucléaire français. Elle porte sur 20 des 56 réacteurs de France.
Sept sites concernés
Le public est invité à se "prononcer sur les dispositions de sûreté proposées par EDF" pour prolonger l'exploitation de 20 réacteurs, parmi les plus récents du parc nucléaire, répartis sur 7 sites :
- Belleville sur Loire (dans le Cher, en Centre-Val de Loire)
- Flamanville, (dans la Manche, en Normandie)
- Golfech, (dans le département du Tarn-et-Garonne en région Occitanie)
- Nogent-sur-Seine, (dans l'Aube, en Grand Est)
- Paluel, (en Seine-Maritime, Normandie)
- Penly, (en Seine-Maritime, Normandie)
- Saint-Alban (en Isère, région Auvergne Rhône-Alpes)
"Alors même qu'elle n'est pas prévue par la loi, l'objectif de cette consultation" volontaire est que "le public puisse s'approprier cette question le plus en amont possible", "faire des propositions" avant toute décision de l'autorité de sûreté nucléaire (ASN) sur la poursuite d'exploitation, a souligné lors d'un point presse Christine Noiville, présidente du HCTISN.
Cette consultation porte sur la phase "générique" du processus du 4e réexamen périodique auquel devra se soumettre chaque réacteur pour passer le cap des 40 ans. Paluel I sera le premier de ces réacteurs à passer sa visite décennale des 40 ans, à partir de 2026. Les réexamens périodiques réalisés tous les 10 ans par EDF visent à réévaluer le niveau de sûreté de ces installations, à la lumière des retours d'expérience.
Avec ce réexamen, nous cherchons à atteindre un niveau de sûreté qui soit aussi proche que possible de celui des réacteurs de 3e génération (les EPR).
Etienne Dutheil, directeur de la division production nucléaire EDF
"Mais les enjeux ne sont pas que techniques et la concertation ne pourra pas se soustraire aux questions de politique énergétique, de l'opportunité de prolonger les centrales ou encore du changement climatique et de la ressource en eau", a souligné Jean-Claude Delalonde, président de l'Association nationale des comités et commissions locales d'informations (ANCCLI) présentes sur les territoires de centrales nucléaires.
Placée sous l'égide de deux garants de la commission nationale du débat public (CNDP) choisis par le HCTISN, cette consultation se déclinera sous la forme de webinaires, ateliers thématiques, contributions en ligne via le site https://concertation.suretenucleaire.fr/ et de réunions publiques dont la première est prévue le 20 février à Cherbourg.