Parmi les exposants, la famille Petit de Cornusse. Grandes cultures, lentilles et bovins : la diversification lui permet d’assurer une pérennité à l’exploitation. Mère, père et fils partagent une belle passion !
C’est d’abord l’histoire de Christophe Petit. Dans les années 90, il se lance dans la production de grandes cultures, d’abord sur 95 hectares puis très vite, 140, sur la commune de Cornusse, dans le Cher.
En 2017, il cherche à se diversifier. Les sols qu’il exploite sont propices à la culture de légumineuses. La Lentille Verte du Berry commence à se faire connaître, les premières récoltes sont prometteuses. Avec Armelle, son épouse, Christophe développe la vente directe puis la transformation des lentilles. Dans le même temps, Anthony, leur fils, poursuit ses études. En 2021, il intègre le GAEC familial en proposant une nouvelle activité : un atelier de bovins allaitants.
Des produits 100% Made in Cher
Dans l’étable, une trentaine de Charolaises allaitantes et une dizaine de Normandes pour élever des veaux sous la mère. Un cheptel à taille humaine – chaque animal a un prénom – nourrit avec les fourrages cultivés sur l’exploitation et des débouchés en vente directe. "Le but au départ était de créer un revenu supplémentaire pour mon installation, explique Anthony, 25 ans. Après, ça crée une valeur ajoutée à la ferme et ça a du sens : on a la chance d’avoir l’abattoir départemental à quelques kilomètres à Saint-Amand-Montrond. En misant sur les circuits courts, on valorise des produits 100% Made in Cher."
L’espoir pour un agriculteur, c’est qu’il y’ait quelqu’un derrière pour prendre la suite… moi je suis gâté.
Christophe Petit, 58 ans, exploitant agricole à Cornusse
Dans les champs avoisinant l’exploitation, le blé commence à bien prendre racine. "On avait peur avec toute l’eau qui est tombée, mais au final les rendements devraient être bons" espère Christophe. Quant à la lentille, elle est semée fin février en général, pour une récolte mi-juillet. En intégrant l’entreprise, Anthony met à profit ce qu’il a appris à l’école (6 ans d’études à l’EPLEFPA du Subdray, près de Bourges). Ils travaillent en agriculture de conservation. "C’est moins de charges, moins de phyto, moins d’engrais, et au final une biodiversité bénéfique pour la terre" précise Anthony. Son père écoute, apprend à son tour "maintenant, je sais bien comment il faut faire. Et je le fais avec plaisir : l’espoir pour un agriculteur c’est qu’il y’ait quelqu’un derrière pour prendre la suite, et bien moi je suis gâté !" raconte, ému, Christophe.
La belle histoire de famille se poursuit dans une cuisine fraîchement aménagée. Armelle enfile une charlotte sur la tête, et s’affaire à préparer une centaine de cookies à la farine de lentille et aux pépites de chocolat. "C’est une commande du Conseil Départemental du Cher, pour présenter sur le stand au salon de l’agriculture.
Dans la pièce, le trieur sépare les lentilles, grâce à la gravité : les plus denses sont ensachées. Les cassées ou plus petites sont transformées en farine, au moulin situé à moins de cinq minutes de l’exploitation. 5 à 6 tonnes de lentilles sont récoltées chaque année, la famille Petit produit environ 300 kilos de farine, vendue telle quelle ou transformée en sablés, cookies ou confiture. Une fierté pour Armelle de les proposer au salon à Paris : "on veut faire goûter au grand public, mais aussi toucher des restaurateurs qui ne connaissent pas toutes les possibilités que l’on peut faire avec la farine de lentille".