"Je vais te faire la peau" : un homme de 19 ans écope de 4 mois de prison avec sursis pour avoir agressé un maire du Cher

William Pelletier a été frappé par un jeune homme alors qu'il sortait de la mairie de Châteauneuf-sur-Cher. L'agresseur est passé en comparution immédiate ce vendredi 2 septembre, et a été condamné à 4 mois de sursis et 105 heures de travail d'intérêt général.

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Trois points de suture, et une belle frayeur. Ce mercredi 31 août, le maire de Châteauneuf-sur-Cher, une petite ville de l'Indre, a été frappé au visage dans sa voiture, a appris Le Berry Républicain. Passé en comparution immédiate ce vendredi 2 septembre, un jeune homme de 19 ans a été condamné à 4 mois de prison avec sursis, et à 105 heures de travail d'intérêt général. 

Sorti à 17h30 de la mairie, l'édile William Pelletier monte dans sa voiture garée sur le parking, mets le contact et "baisse la vitre car il fait chaud", raconte-t-il aux caméras de France 3 :

Un personnage se met à côté de moi, et me dit : "Tu me reconnais ?" Je n'ai pas le temps de dire ouf et je me fais tabasser.

William Pelletier, maire de Châteauneuf-sur-Cher

"Il est venu de n'importe où, il a mis un coup de poing et il est reparti", se souvient Emeline, témoin de l'agression. "On est allé voir comme allait monsieur le maire, il était vraiment sonné." Au même moment, la secrétaire de mairie Laetitia Couenon ferme les volets arrière de l'hôtel de ville. "Je me retourne, je l'ai retrouvé en sang devant mon bureau, et j'ai appelé les secours", raconte-t-elle. 

"Je vais te tuer"

Un jeune homme de 19 ans a pu être interpellé. Le maire dit avoir reconnu son agresseur :

Un soir, c'était le bazar sur le camping, ils étaient quatre ou cinq. La gérante du camping n'arrivait pas à en venir à bout, donc je suis venu avec mon adjoint. Ils se sont enfuis, sauf un. Je le houspille. Ils avaient laissé des ordures, donc je le prends par l'épaule et je lui dis : "Tu ramasses tout ça".

William Pelletier, maire de Châteauneuf-sur-Cher

Le maire se souvient de la réaction du jeune homme. "Il me dit : "Eh vous m'avez frappé, je vais te tuer, je vais te faire la peau." C'était le 21 juin." En garde à vue, le suspect se serait senti coupable et honteux. "Il a pleuré, pleuré, pleuré, tout simplement parce que ce n'est pas un délinquent", a réagi son avocat, pénaliste au barreau de Bourges, Cyril Garcia.

"On n'est pas prêt de le revoir"

Devant le tribunal ce vendredi, le jeune homme a commencé par présenter ses excuses au maire, reconnaissant l'agression. Il a cependant affirmé avoir été frappé par William Pelletier lors de leur première rencontre au camping en juin. Il avait alors déposé plainte, laquelle avait été classée sans suite. Son avocat a plaidé le "coup de sang", après "une première injustice". 

S'étant porté partie civile, le maire réclamait 600 euros d'indemnisation, arguant ne pas vouloir pénaliser financièrement un jeune qui démarre dans la vie. "Il faut qu'il comprenne qu'on ne joue pas à ce jeu là", a-t-il expliqué, tout en se considérant qu'il ne faut pas le "bousiller" avec de la prison. Même avis pour Me Garcia, pour qui "la prison aurait été catastrophique pour lui, qui démarre son stage d'électricien lundi, il aurait tout perdu". L'avocat assure que le jeune homme reste "sur l'autoroute d'un avenir serein" : "On n'est pas prêt de le revoir.

En plus des 4 mois de sursis et des 105 heures de TIG, le tribunal de Bourges a condamné le jeune homme à verser 127 euros au Trésor public, et 200 euros au maire à titre de dédommagement. Le parquet avait requis 8 mois de prison avec sursis. Le jugement n'apparaîtra pas sur les volets B2 et B3 de son casier judiciaire.

Mise à jour 17h03 : ajout de la réaction de Me Garcia après le jugement.

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