Après avoir appelé à "éliminer" des avocats signataires d'une tribune contre le Rassemblement national, le site d'extrême droite "Réseau Libre" récidive, visant cette fois-ci quatre personnalités de gauche et un avocat pénaliste. Dans le même temps, une liste de 180 noms publiée en octobre 2023, ressurgit. Le député communiste du Cher Nicolas Sansu en ferait partie.
L'après-élections législatives pourrait-il prendre un tournant violent ? Les récentes publications d'un site internet d'extrême droite commencent en tout cas à inquiéter.
La semaine dernière, le site en question, "Réseau libre", suscitait un tollé en appelant à « éliminer » les avocats signataires d’une tribune contre le Rassemblement national. Depuis, des dizaines de plaintes ont été déposées, et le parquet de Paris a ouvert une enquête, selon nos confrères du Parisien.
Ce lundi, le site, hébergé en Russie, a réitèré ses menaces, appelant cette fois à tuer quatre personnalités de gauche (Rachel Keke, Ian Brossat, Manuel Bompard et Alexis Corbière) ainsi que l’avocat pénaliste Yassine Bouzrou. Leurs adresses privées ont également été dévoilées.
Le site n'en serait pas à son coup d'essai. On a appris cette semaine qu'une première liste de 180 "cibles" avait été publiée dès octobre 2023, comprenant des journalistes, politiques et syndicalistes, tous signataires d’une tribune pour défendre la liberté d’informer.
Parmi eux, le député du Cher Nicolas Sansu. Le communiste, réélu dimanche dernier face à un candidat Rassemblement national, s'est fendu d'un Tweet, ce jeudi 11 juillet :
L’extrême droite m’a placé sur la liste des 180 personnes à qui il faut mettre une balle dans la nuque… en souvenir de mon grand-père que je n’ai pas connu assassiné par la milice en 1944 sans doute. Voilà la haine que véhicule le RN. L’extrême droite ne change jamais !
— Sansu Nicolas (@NicolasSansu) July 11, 2024
Au moment d'écrire ces lignes, l'élu était injoignable. Il a notamment reçu le soutien du sénateur communiste Ian Brossat.
Passée inaperçue à l'époque, cette "liste des 180" a ressurgi cette semaine, signalée par le site Forbiden Stories, dont le directeur Laurent Richard est lui-même visé par ces menaces.