Au lendemain des élections législatives 2024, 23 députés ont été élus en Centre-Val de Loire, avec plusieurs surprises à l'échelle de la région. Découvrez vos nouveaux (et anciens) élus.
D'anciens députés de la majorité présidentielle, qui n'en est plus une, doivent serrer les dents ce 8 juillet, au lendemain du second tour des élections législatives anticipées. En dissolvant l'Assemblée nationale, Emmanuel Macron a changé le visage du Parlement... et leur aura coûté un siège.
C'est le cas par exemple de Stanislas Guérini, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, du porte-parole du gouvernement Olivier Véran ou encore de Meyer Habib, que les électeurs ont refusé de reconduire.
Des départs et des arrivées
En Centre-Val de Loire, où le centre-droit est historiquement dominant, seules deux circonscriptions macronistes, la 2e du Loiret et la quatrième d'Indre-et-Loire, sont tombées dans l'escarcelle du Nouveau Front populaire. L'ancien député socialiste Laurent Baumel retrouve ainsi le siège qu'il a quitté en 2017, et à Orléans-nord, Emmanuel Duplessy devient le premier député de gauche depuis la fin des années 70 face à la candidate "fantôme" du RN.
Le signe que l'union fait la force ? Aux élections européennes, le score de la gauche, partie divisée, avait été plutôt faible dans les six départements de la région, bien loin derrière l'extrême droite et Renaissance.
Le RN perd un siège au profit de la droite
Les changements ne s'arrêtent pas là. Le Rassemblement national, grand vainqueur des élections européennes et largement en tête du premier tour des législatives, perd du terrain. Dans la 3e circonscription du Loiret, Mathilde Paris ne représentera plus le territoire à l'Assemblée nationale, remplacée par l'ex-LR Constance de Pélichy, qui avait quitté l'ancien parti gaulliste, trop compromis à ses yeux avec l'extrême droite.
En Eure-et-Loir, Harold Huwart, héritier d'une véritable dynastie républicaine et maire de Nogent-le-Rotrou, succède à Luc Lamirault qui ne s'était pas représenté. En battant le RN Christophe Bay, il confirme l'ancrage de la 3e circonscription au centre-droit et siègera "du côté des indépendants".
Et bien sûr, il y a ceux qui restent en place. À droite comme à gauche, des poids lourds bien installés, comme Olivier Marleix et Nicolas Forissier pour LR, ou Nicolas Sansu pour le PCF, ont pu se faire une frayeur mais gardent leur siège.
Cette élection aura été marquée par une participation record, jamais vue depuis les années 80. Au premier tour, elle était de 66,7%, et elle est estimée à 67% au second tour.
Le vote sanction des européennes et la crainte d'une accession de l'extrême droite au pouvoir auront visiblement motivé les électeurs, en particulier les jeunes qui généralement s'abstiennent. Plus de deux citoyens sur trois ont voté en se déplaçant ou grâce à une procuration.