La valeur montante du sprint en 2018 s'appelle Dylan Groenewegen: le Néerlandais a dominé en puissance, lundi, à Vierzon, la deuxième étape de Paris-Nice, premier sprint massif de la saison européenne du WorldTour.
Vainqueur de la dernière étape du Tour de France 2017 sur les Champs-Elysées, Groenewegen (24 ans) a remporté son cinquième succès de l'année. Dans le droit fil de son sprint victorieux de la semi-classique belge Kuurne-Bruxelles-Kuurne fin février, qu'il s'était adjugée largement devant le champion de France Arnaud Démare.
A Vierzon, après 187,5 km d'étape, Démare s'est incliné une nouvelle fois face au coureur de la Lotto NL. Mais le Français, qui s'était dépouillé la veille pour gagner en haut de la côte de Meudon en région parisienne, a gardé son maillot jaune de leader.
Démare a raflé trois secondes de bonification en cours d'étape (comme Julian Alaphilippe). Dans le sprint jugé en faux-plat montant, il a dû toutefois se contenter de la cinquième place, sans pouvoir rivaliser avec Groenewegen et l'Italien Elia Viviani, le champion olympique de l'omnium.
Le match entre les deux coureurs les plus prolifiques de ce début de saison avec l'Espagnol Alejandro Valverde (tous trois en sont à cinq victoires) a tourné au net avantage de Groenewegen qui s'est imposé de plus d'une longueur.
"C'était un sprint difficile", a estimé le Néerlandais (professionnel depuis 2015) qui veut progresser marche par marche et préfère attendre encore avant de s'attaquer aux monuments: "Je n'irai pas à Milan-Sanremo. Mon prochain rendez-vous, ce sera Gand-Wevelgem (le 25 mars 2018)".
Bouhanni loin de son niveau
"Ces derniers temps, il est au-dessus mais j'aurais bien aimé pouvoir lutter côte à côte", a reconnu Démare qui a regretté surtout de ne pas avoir pu lancer son sprint. "J'ai attendu et je me fais dépasser. Ensuite, il y a eu une petite vague."Les autres sprinteurs ont été aussi frustrés dans la ligne droite finale de 800 mètres qui succédait à un final tortueux. A commencer par Nacer Bouhanni, réduit à une modeste 12e place loin de son niveau des années passées dans Paris-Nice (victoire d'étape en 2013, 2014 et 2016).
"C'était l'étape qui lui convenait le mieux. Pour la confiance, cela aurait été bon qu'il dispute la victoire", a lancé le manager de l'équipe Cofidis, Cédric Vasseur, qui a mis fin cette année au rôle de leader unique de Bouhanni dans le groupe.
"Un Nacer à 100 % doit être capable d'être dans les 5 premiers", a renchéri le manager de la formation nordiste. "Il a des circonstances atténuantes, à cause de la mauvaise météo, mais il a besoin de travailler cette semaine sur Paris-Nice pour parfaire sa confiance". Car, pour le Vosgien, seul de l'élite des sprinteurs avec l'Allemand Marcel Kittel à ne pas avoir encore gagné en 2018, le rendez-vous reste fixé à Sanremo (17 mars).
Mardi, les sprinteurs disposent encore d'une ouverture dans la troisième étape entre Bourges et Châtel-Guyon (Puy-de-Dôme), longue de 210 km. Le parcours, plus vallonné, présente une côte à l'approche des 20 derniers kilomètres avant la descente vers le final, à la veille du contre-la-montre de Saint-Etienne.