Dans la forêt domaniale de Vierzon, Aurélien Sallé, docteur en biologie forestière grimpe à la cime des arbres pour observer et découvrir la biodiversité spécifique de la canopée.
Aurélien Sallé est maître de conférences en biologie animale et écologie à l’Université d’Orléans, mais aussi coordinateur du projet régional Canopée. Canopée est un projet ambitieux, financé par la Région Centre-Val de Loire, qui vise à observer et connaître la biodiversité spécifique de nos forêts. La canopée reste un milieu assez méconnu étant difficile d’accès et par conséquent largement sous échantillonné.
Prendre de la hauteur pour observer la santé de nos forêts
La canopée c’est la strate supérieure d’une forêt, composée de feuillages qui sont directement exposés aux rayons du soleil. Elle est un véritable écosystème qui abrite une riche biodiversité. C’est ce qu’étudient Aurélien et de nombreux scientifiques impliqués dans ce beau projet. Ce milieu particulier des écosystèmes forestiers présentent des microclimats et abrite une multitude d’insectes. Par exemple dans la forêt de Vierzon, on peut retrouver de nombreuses espèces patrimoniales. Mais avec les changements climatiques, les dépérissements forestiers sont malheureusement de plus en plus fréquents et cela impacte évidemment la canopée et toute sa biodiversité.
Un certain niveau de dépérissement, en modifiant les microclimats et les micro-milieux de la canopée, pourrait ainsi favoriser ou altérer la biodiversité forestière.
Aurélien Sallé
Le projet Canopée utilise de nombreuses méthodes innovantes grâce à de nombreux outils, moyens techniques et humains pour étudier au mieux ces changements. Il associe, laboratoires académiques, muséum d’histoire naturelle, associations naturalistes, et l’ONF.
Prendre de la hauteur pour comprendre le fonctionnement des forêts et de la biodiversité. Immersion au cœur de la Canopée pour @IRBI_Tours et les scientifiques de @EntomoC. Un projet @UnivTours financé par @RCValdeLoire & @sup_recherche pic.twitter.com/1HCSkpnRCV
— IRBI (@IRBI_Tours) June 29, 2022
"L’objectif général est l’exploration des liens entre l’état sanitaire des chênes pédonculés et la biodiversité des insectes associés à ce milieu particulier. Le projet s’intéresse à la diversité des insectes présents dans les canopées de chênaies plus ou moins dépérissantes de la région Centre-Val-de-Loire, en terme de communautés et de populations, et en utilisant des outils d’identification classiques et innovants, comme l’ADN environnemental. Le projet s’intéresse aussi aux effets de dépérissements sur deux facteurs susceptibles de moduler cette biodiversité : les microclimats de la canopée et la prédation exercée par les oiseaux insectivores…"
Changement climatique et dépérissement de nos arbres
Parce qu’un dépérissement s’accompagne d’une détérioration de l’état de santé des arbres, ce qui entraîne forcément une transformation de cette canopée. Par exemple, les arbres commencent à dépérir perdent leur feuillage. Certains montrent une accumulation de branches mortes dans le houppier, d’autres un développement de champignons opportunistes, ou une apparition de suintements de sève et des formations de cavités. "Et tous ces changements d’habitats et de ressources alimentaires s’accompagnent de modifications de microclimats et peuvent potentiellement avoir des effets en cascade ! Ces effets positifs ou négatifs, temporaires ou durables, sur les communautés d’insectes inféodées aux canopées ou les visitant occasionnellement…"
Le projet Canopée s’intéresse justement à toute cette biodiversité des insectes de canopées notamment celle de chênes et à l’effet des dépérissements sur celles-ci : "L’objectif principal est d’étudier comment un dépérissement affecte les communautés d’insectes circulant dans les canopées, notamment en fonction de leur groupe taxinomique et de leur guilde fonctionnelle. Dans le cadre de ce projet, des inventaires sont menés dans plusieurs forêts domaniales à l’aide de différents systèmes de piégeage placés dans le sol au plus près des canopées."
Si vous souhaitez en savoir plus et connaître les espèces associées aux canopées n’hésitez pas à vous documenter auprès de L’INRAE, l’université d’Orléans, l'IRBI (Institut de Recherche sur la Biologie de l'Insecte) et le CNRS. Vous trouverez de nombreux documents et renseignements et pourrez suivre l’évolution de cette vaste étude.
► À retrouver dans l'émission "Des Fourmis dans les jambes" ce dimanche 3 décembre à 12h55 et à voir ou à revoir notre site de replay France.tv.