Les scientifiques ont élu domicile à Vierzon pour observer la forêt. Pourquoi ? Car c'est un site pilote pour observer la réaction des arbres face aux menaces. Son sol sableux et argileux est un réel point négatif pour la croissance des chênes. On vous explique tout.
Le massif forestier de Vierzon, dont la forme fait penser à un haricot de 20 kilomètres de long sur 7 kilomètres de large, existe depuis au moins deux mille ans !
Un peu d'histoire
Ce massif était déjà fréquenté à l’Antiquité par le peuple gaulois des Bituriges Cubes dont la capitale est Avaricon, l’actuelle ville de Bourges. Le petit Age glaciaire qui sévit entre le 14ème et le 19ème siècle ou la pratique pendant des siècles de se servir de la forêt pour nourrir le bétail a constamment modifié la physionomie du massif de Vierzon.
Aujourd’hui, avec le bouleversement du climat, cette forêt est auscultée de près. Car le site a un talon d’Achille : son sol sableux et argileux, vite gorgé d’eau lors des pluies et rapidement sec en été, rendant fragile la croissance des arbres et en particulier des chênes.
Alexis Hachette, technicien forestier responsable de l'unité territoriale de Vierzon vous en parle :
De nombreux programmes de recherches y sont menés tel que le projet Canopée* mais aussi le programme Regebloc qui depuis 2017 cherche à comprendre les facteurs qui empêchent les arbres de repousser naturellement.
*Canopée est une organisation fondée en 2018 pour défendre les forêts en France et ailleurs sur la planète. Elle est née du besoin critique de construire un contre-pouvoir citoyen pour mieux protéger les forêts en France et dans le monde.
Des programmes qui marchent !
Depuis les années 1980, un autre programme de recherche tente de comprendre comment les chênes Sessiles évoluent dans des conditions difficiles.
Sur trois parcelles d’une surface totale de 50 hectares, des centaines de chênes d’environ 60 provenances de toute l’Europe ont été plantés. Leur croissance est observée de prêt.
Pluviométries irrégulières, chaleurs excessives générées par le réchauffement climatique font de cette forêt un site pilote pour observer la réaction des arbres face aux menaces. Aujourd’hui, le travail et la surveillance des forestiers de l’ONF permet à la forêt de Vierzon de préserver un état boisé.
Un documentaire pour en savoir plus ?
Christophe Cocherie est le réalisateur du documentaire "Ma forêt va craquer" où la première séquence se déroule au cœur de la forêt de Vierzon. Un site qui intrigue aujourd'hui les scientifiques.
Découvrez ces personnes inspirantes qui en 52 minutes vous présentent leurs métiers et leurs actions pour faire perdurer cette forêt. Un tournage avec une équipe de France Télévisions, au travers de la région Centre-Val de Loire qui a duré quatorze jours, en août et septembre 2021.