Les fêtes de Pâques approchent. Dans les boulangeries, les chocolats ont pris place dans les vitrines. Mais pour quels acheteurs ? Certains artisans-boulangers ont vu leur chiffre d’affaires fondre depuis le 17 mars. Entretien avec un boulanger-pâtissier-chocolatier d’Orléans.
Orléans - Quartier Saint Marceau, rue Eugène Turbat, les clients font la queue devant la boulangerie de Christophe Escobar.
Sa production de chocolats de Pâques trône dans les vitrines, bien en vue des éventuels acheteurs. Des poules, des nounours, une pieuvre et, bien sûr, des œufs de toutes tailles.
« Nous fabriquons tous les ans des œufs surprises avec un petit cadeau à l’intérieur, dont les enfants sont très friands. Une gourmandise qu’ils réclament à leurs parents à la sortie de l’école. Et comme il n’y a plus d’école… ». Le boulanger-pâtissier a d’autres raisons de s’inquiéter. Pâques se fêtera cette année en petit comité, sans les grands-parents toujours partants pour pratiquer la chasse aux œufs avec leurs petits-enfants.
Au début du grand confinement, à la mi-mars, Christophe Escobar avait déjà produit 95% de ses chocolats. Fort heureusement, les invendus pourront être recyclés. « Nous allons les fondre et les intégrer dans nos pâtisseries ».
Une perte de 150 à 250 clients par jour
Le chiffre d’affaires de la boulangerie de la rue Eugène Turbat a baissé de 20 à 25% depuis le 17 mars. Malgré la perte de 150 à 250 clients par jour, les ventes se sont maintenues grâce à l’activité boulangerie. « Les gens sont confinés à la maison ou en télétravail, ils viennent plus souvent pour le pain ».Située dans un quartier très résidentiel bordé d’immeubles, la boulangerie de Christophe profite également d’une clientèle fidèle, d'habitués. Mais il a dû stopper la vente à emporter, le « snacking ». Les entreprises environnantes sont fermées, il n’y a plus de demandes pour les sandwichs et les salades.