Coronavirus : les cliniques en appui des hôpitaux en Centre-Val de Loire

Jamais la dynamique public-privé n'a été aussi réelle dans le secteur de la Santé. Les "concurrents" d'hier, hôpitaux et cliniques, ont fait taire leurs divergences et collaborent sans réserves au plan de lutte contre la pandémie.

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Chaque semaine des réunions de crise Covid ont lieu dans les principaux hôpitaux du Centre-Val de Loire, le Centre Hospitalier Universitaire à Tours et le Centre Hospitalier Régional à Orléans. On y fait un point global sur l'évolution régionale de la pandémie et les besoins de chaque établissement. Situation inédite, les représentants des principales cliniques y sont conviés pour améliorer l'efficacité des dispositifs créés par le ministère de la Santé et faciliter leur mise en oeuvre par tous.

Une synergie qui permet de garder la situation sous contrôle

Cette synergie est l'un des outils qui ont permis de garder la situation sous contrôle en Centre-Val de Loire. Par exemple, en favorisant le transfert de personnels entre les établissements privés et publics. Ainsi dans l'agglomération orléanaise, les cliniques de l'Archette, du groupe Elsan et le Pôle Santé Oréliance, membre du groupe Saint Gatien créé en 1974 à Tours, ont prêté plusieurs professionnels au CHR d'Orléans.

Pour Oréliance ce sont 5 anesthésistes, 6 infirmières, 2 IADE (Infirmier Anesthésiste Diplomé d'Etat). Ce Pôle de Santé Oréliance est également prêt à soulager le CHRO dans le domaines des urgences hors Covid. Il vient d'obtenir une autorisation temporaire de lits de réanimation, pour des urgences chirurgicales que l'hôpital ne pouvait prendre en charge en raison de la pandémie. Cet appui dépasse même les frontières régionales, comme le précise le Président d'Oréliance, Stéphane Tulipani :

Nous avons envoyé certains de nos praticiens à Mulhouse, pour répondre à la pression du premier cluster français, nous en avons d'ailleurs toujours sur place. Et puis, ce matin, c'est un hôpital de Seine-Saint-Denis que nous avons aidé. Ce qui est terrible, c'est que leur service logistique est surtout venu récupérer des housses mortuaires, dont ils sont quasiment à court de stock.

Ces cliniques du Centre-Val de Loire peuvent se permettre ces gestes de solidarité car elles ne tournent pas à plein. Les cas Covid, parfois détectés dans les établissements privés, sont transférés (pour les plus graves) vers le CHU et le CHRO.
 
Le développement plus modéré de l'infection à coronavirus en Centre-Val de Loire est également bénéfique à cette organisation. Enfin et c'est un paradoxe encore inexpliqué, les urgences cardiaques ou vasculaires sont bien moindre qu'à l'accoutumée, certains citent une baisse de 50% des infarctus et des AVC, permettant aux établissements privés et publics de mieux faire face à la crise sanitaire.

Ainsi le solde des décès, en mars, a montré une baisse en Indre-et-Loire et dans le Cher par rapport à mars 2019 et une faible hausse en Loir-et-Cher, dans l'Indre et dans le Loiret. Seul l'Eure-et-Loir a connu une mortalité supérieure de plus de 10%.

L'explication n'est évidemment pas uniquement dûe à la réponse sanitaire face au Covid, elle est aussi motivée par une chute de la mortalité sur la route par exemple.

 
 

Le binôme public-privé reste donc mobilisé pour affronter les quatre prochaines semaines de confinement et préparer la suite.


On a beaucoup entendu cette phrase : il y aura un avant et un après crise Covid. La réflexion est sans doute vraie pour l'organisation régionale du système de santé en Centre-Val de Loire. C'est en tout cas le voeu de la Directrice de l'Offre Sanitaire de l'Agence Régionale de Santé Centre-Val de Loire :

Je ne crois pas que l'on pourra faire comme avant, chacun dans son coin. (..) Quand je vois comment la "Plaque de Tours" a fonctionné, avec un CHU constamment au conseil et des cliniques toujours au soutien, j'en conçois de la fierté et un grand optimisme pour demain. A Chambray-lès-Tours, par exemple, on a eu une aide importante du Pôle de Santé privé Léonard de Vinci, qui a donné du personnel au CHU et accueilli des patients transférés des hôpitaux de Chartres ou Châteauroux.(..) Cela a été aussi le cas à Châteauroux, avec un travail en duo de l'hôpital et de la clinique Saint-François, à Bourges entre l'hôpital Jacques Coeur et la clinique Guillaume de Varye. (..) Il faut que l'on batisse sur cette synergie, c'est pourquoi on va faire une conférence de fédérations régionales publiques et privées, la semaine prochaine, afin de lancer quelques bases d'une organisation pérenne après le déconfinement.


Pour le moment, même si des inquiétudes se font jour à Orléans et Châteauroux où de nouveaux pics de Covid sont possibles, le Centre-Val de Loire a su répondre au défi. L'objectif de ne jamais dépasser 70% de la capacité d'un service de réanimation a été tenu, grâce à des transferts et à la réactivité de tous les établissements de santé.

 

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