DATA. Covid-19 : 95% des cas mortels concernent les plus de 65 ans

Le pic des cas de coronavirus semble avoir été franchi fin mars en Centre-Val de Loire. Cependant, les premiers bilans chiffrés de la Santé publique et de l'Insee montrent à la fois la vulnérabilité de certaines populations et la fragilité du système de santé, surtout à la campagne.

La crise sanitaire liée au coronavirus est encore loin d'être terminée, au lendemain de l'annonce d'une nouvelle prolongation du confinement jusqu'au 11 mai. Cependant, les premières données publiées par l'Insee et la Santé publique permettent de tirer plusieurs enseignements sur les territoires les plus touchés et les insuffisances du système de santé.

A l'échelle nationale, la Santé publique annonce cette semaine une "tendance à la stabilisation" de la circulation du virus. Les régions Grand Est et Île de France ont été particulièrement touchées, et une sur-mortalité significative (toutes causes confondues) a aussi été décelée en Centre-Val de Loire mais également dans les Hauts-de-France, en Bourgogne-Franche-Comté et en Auvergne-Rhône-Alpes.
 


 

72% des personnes admises en réanimation ont plus de 60 ans

D'après le premier point régional sur l'épidémie, le nombre de passages à l'hôpital liés au Covid-19 tend à diminuer depuis la fin du mois de mars. Particulièrement vulnérables, les personnes âgées de 65 ans et plus constituent la majeure partie de cet effectif. Selon les chiffres de l'outil numérique de santé SI-VIC, jusqu'à 72,8% des personnes admises en réanimation étaient âgées de plus de 60 ans. 95% des cas mortels dans la région concernent des personnes âgées de plus de 65 ans.


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Autre fait révélé par les statistiques : la dangerosité du virus est bel et bien redoublée pour les personnes atteintes d'autres pathologies. Dans 68,2% des cas, des co-morbidités (des troubles aigus ou chroniques s'ajoutant à la maladie initiale, comme du diabète ou de l'hypertension) ont été signalées chez des personnes décédées du coronavirus. Parmi les quatre victimes les plus jeunes dans la région, toutes âgées de 45 à 65 ans, une seule n'avait pas de comorbidité connue.

 

La ruralité plus exposée face au virus ?

L'analyse de la surmortalité toutes causes confondues, observée par l'Insee sur le mois de mars, a aussi de quoi interroger sur le système de santé, particulièrement en milieu rural. Depuis plus d'un an, les soignants s'étaient d'ailleurs fait l'écho d'un manque criant de moyens, ayant notamment amené à la fermeture de plusieurs maternités ou à la dégradation des conditions de soin dans les Ehpad.

Si l'on superpose les cartes liées à la surmoartalité et au taux de consultation, l'Indre est le département de la région où il y a eu le moins de recours aux urgences pour suspicion de coronavirus, mais aussi le seul département où les statisticiens enregistrent un "excès modéré" de décès, cas unique dans tout le quart sud-ouest du pays.

En d'autres termes : on consulte statistiquement moins pour le coronavirus dans l'Indre, et on y meurt plus souvent. Il s'agit aussi d'un des départements où le nombre de soignants est le plus faible. Renonce-t-on aux soin faute d'y avoir accès ? Est-on contraint d'aller consulter dans un autre département ? Y a-t-il un manque d'information autour du coronavirus et de la téléconsultation ? Il est encore impossible de répondre à ces questions. Mais les soignants, qui portent le pays à bout de bras depuis l'arrivée du coronavirus, n'ont pas attendu l'épidémie pour réclamer plus de lits et de moyens matériels et humains dans la région.

 

 

 
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