Boutons pour ouvrir les portes, barres de maintien, poignées… Dans les trains, bus et trams, les points de contact qui peuvent permettre la propagation du virus sont nombreux. À quelle fréquence sont-ils nettoyés ? Quelles mesures ont été prises dans les principales villes de la région ?
Depuis le début du confinement pour éviter la propagation du coronavirus Covid-19, la fréquence des bus, trams et trains a considérablement diminué, ainsi que le nombre de passagers comme on le voit ci-dessous avec un bus vide à Blois, dans le Loir-et-Cher. Mais un service minimum est assuré pour les personnes qui sont obligées de se déplacer.
Ces dernières sont amenées à toucher les barres pour se tenir debout, à appuyer sur les boutons d’ouverture des portes, les loquets, etc. Or ce sont précisément ces points de contact, ces surfaces que l’on touche souvent, qui peuvent permettre la propagation du virus.
Par exemple, si une personne malade se touche le nez, les yeux ou la bouche, puis pose sa main sur une barre dans le bus, elle dépose le virus dessus.
Le virus vivrait plusieurs jours sur le plastique
D'après des études contradictoires, on sait que le coronavirus pourrait ainsi survivre quelques heures voire deux à trois jours sur une surface comme le plastique. Il peut donc contaminer potentiellement toute autre personne qui pose ses mains au même endroit.D’où la nécessité de nettoyer le plus régulièrement possible ces points de contact pour éviter la propagation, d'après les infectiologues. S'il est facile de le faire dans son bureau, c'est plus compliqué à mettre en oeuvre dans des transports en commun.
Pour Thierry Prazuck, chef de service des maladies infectieuses et tropicales à l'hôpital d'Orléans, il est donc "de la responsabilité de l'usager d'utiliser une solution hydroalcoolique, de se mettre à plus d'un mètre, de tousser dans coude, etc."
Qu’en est-il dans notre région ? Les trains et bus sont-ils nettoyés plus régulièrement ?
Eau et savon dans les trains
Actuellement, à peine 80 trains par jour circulent sur le réseau ferroviaire régional, contre 400 à 450 en temps normal. À l’intérieur, le nombre de voyageurs est aussi beaucoup moins nombreux, rapporte la SNCF, ce qui facilite le respect de la distance minimale d’un mètre.Cette réduction des trains facilite une désinfection plus fréquente. Dès qu’un train arrive au terminus, notamment en gare de Tours et Orléans, et s’il ne repart pas dans l’immédiat, une équipe procède "au nettoyage des salissures, vidage des poubelles et en plus passe des lingettes désinfectantes sur les points de contact", détaille la SNCF.
Cette opération se répèterait actuellement plusieurs fois par jour, d'après l'entreprise.
Si le train n’est plus utilisé dans la journée, il va en atelier pour une désinfection complète. Dans cette situation exceptionnelle, une attention particulière est portée sur tous les points de contact, "et sur les toilettes pour qu’elles soient alimentées de façon permanente en eau et en savon", précise la SNCF.
Espace condamné
À Tours, Orléans ou encore Châteauroux, les mesures d’hygiène sont sensiblement les mêmes dans les bus et trams :- Interdiction d’utiliser la porte avant des bus (ou simple des trams) ;
- L’espace derrière le poste de conduite est condamné par des rubans, "une espèce de zone de courtoisie de manière à ce que le conducteur reste isolé des voyageurs et inversement", détaille Alexandre Flon, directeur du réseau de bus Horizon-Keolis à Châteauroux ;
- Pas de vente de titres de transport dans le bus, à Tours et Orléans pour limiter le contact entre conducteur et passager. La ville de Châteauroux n’est pas concernée car le bus est gratuit.
#TaoInfo ⚠️INFORMATION CORONAVIRUS⚠️
— Réseau Tao Orléans (@TAObustram) March 16, 2020
?BUS: montée uniquement par l'arrière. Pas de vente de titres.
?TRAM: montée uniquement par les portes doubles.
?AGENCE: ouverte uniquement pour les renseignements
Titres en vente:
Distributeurs tram-Dépositaires Tao-Eboutique-Appli Tao
Désinfection des véhicules
En ce concerne la désinfection des véhicules et rames, la fréquence n'a pas changé à Tours et Orléans : c'est toujours une fois par jour à la fin du service, avec pour seule différence que les agents de nettoyage insistent sur les points de contact.À Châteauroux, le réseau Keolis est passé de plusieurs nettoyages de bus par semaine à une fois par jour.
Gants et masques à Châteauroux
Pour protéger leurs conducteurs, les réseaux de transports adoptent différentes stratégies. À Orléans, les conducteurs ont des lingettes et des flacons de gel hydroalcoolique ce qui leur permet "de désinfecter le poste, le volant. Ils peuvent recharger leurs flacons si besoin avec la réserve de gel mise à leur disposition", précise le réseau TAO (Transports de l'agglomération orléanaise).Châteauroux va plus loin avec ce même kit de prévention mais aussi des gants et des masques FFP2, "si jamais un passager avait une crise dans un bus", indique Alexandre Flon directeur du réseau Horizon-Keolis.
Des bus remplis à 50 % maximum à Tours
À Châteauroux également, des affiches sont placardées sur les portes arrière des bus où il est préconisé à chaque voyageur de se tenir "à une distance minimale d’un mètre les uns des autres".Même affichage à Tours, comme l'indique le message suivant :
Par ailleurs dans la capitale tourangelle, la spécificité est que "le conducteur passe en monde sans voyageur quand il estime que son bus est rempli à 50% de sa charge, détaille le réseau Fil Bleu, c’est-à-dire qu’il n’assure plus que les descentes, il ne prend pas de nouveaux passagers".
Une estimation qui n’est pas bien compliquée à réaliser puisque le trafic s’est réduit de 80 à 85 %. Ce phénomène est identique dans la plupart des grandes villes et à la SNCF.