Dans un contexte de crise énergétique, le gouvernement demande aux Français de faire preuve de sobriété. Alors que 32 réacteurs nucléaires sur 56 sont à l'arrêt dans le pays, France 3 fait le point sur la situation du parc nucléaire dans le Centre-Val de Loire.
Sur les 56 réacteurs du parc nucléaire français, 32 sont actuellement à l'arrêt, conséquence de travaux de maintenance ou de corrosions. Le Centre-Val de Loire compte 12 réacteurs, répartis sur quatre centrales nucléaires : Belleville-sur-Loire (Cher), Dampierre-en-Burly (Loiret), Saint-Laurent (Loir-et-Cher) et Chinon (Indre-et-Loire). La moitié des unités de production sont par ailleurs à l'arrêt dans la région.
Une production électrique plus faible dans le pays, qui s'ajoute aux approvisionnements en gaz menacés par le conflit en Ukraine. À cette crise énergétique pourrait aussi se greffer une vague de froid hivernale. "Nous avons perdu toutes nos marges pour répondre à la demande d'électricité", alertait début septembre Xavier Piechaczyk, le président du directoire de RTE (le gestionnaire du réseau de transport électrique), dans Les Echos.
Saint-Laurent à l'arrêt, la visite décennale repoussée
Les deux unités de production de la centrale nucléaire de Saint-Laurent, dans le Loir-et-Cher, sont actuellement à l'arrêt. L'unité n°1 de la centrale EDF, arrêtée le 19 août dernier, devrait de nouveau fonctionner fin septembre ou début octobre. Il s'agit d'un arrêt programmé pour rechargement, permettant ainsi de renouveler une partie du combustible et de procéder à quelques opérations de maintenance.
Quant à l'unité de production n°2, elle a été mise à l'arrêt le 11 août pour optimiser la gestion du combustible contenu dans le réacteur (qui fournit l'énergie dans le cœur d'un réacteur nucléaire, ndlr). Cette unité devait initialement être arrêtée en octobre dans le cadre d'une visite décennale. EDF a finalement décidé de l'arrêter avant, en août, pour utiliser les deux mois restants de ce combustible et ainsi produire de l'électricité en décembre et janvier, les mois où la demande sera plus forte.
Le début de la visite décennale (arrêt pour maintenance) de ce réacteur initialement prévu début octobre 2022 est donc décalé à fin janvier 2023.
Deux réacteurs sur quatre à l'arrêt à Dampierre-en-Burly
À Dampierre-en-Burly dans le Loiret, la moitié des unités de production de la centrale nucléaire est à l'arrêt. Deux unités, la n°3 et la n°4, fonctionnent et fournissent chacune 890 Mégawatt (MW).
L'unité n°1 est mise en pause depuis le 7 août pour optimiser la gestion du combustible contenu dans le réacteur. L'unité de production n°2 est, de son côté, arrêtée depuis le 27 avril dans le cadre de sa visite décennale des 40 ans. EDF explique d'ailleurs le fonctionnement d'une centrale dans la vidéo ci-dessous.
Une unité sur deux à l'arrêt à Belleville-sur-Loire
La centrale de Belleville-sur-Loire dans le Cher se compose de deux unités de production de 1 300 MW, dont l'une est à l'arrêt. Il s'agit de l'unité n°2, en pause du 13 août au 16 novembre 2022 pour une visite partielle des installations. Cette mesure permet de renouveler une partie du combustible.
De même, plus de 10 000 activités sont mises en place pendant cet arrêt, comme des opérations de contrôle et de maintenance qui conduisent à rehausser le niveau de sécurité de la centrale.
Trois réacteurs en fonctionnement à Chinon
Sur les quatre unités de production que compte la centrale nucléaire de Chinon, trois fonctionnent à pleine puissance à 900 MW. Cette centrale de l'Indre-et-Loire alimente un million de foyers.
L'unité n°4 est arrêtée depuis mars 2022 pour maintenance. Une fois le combustible rechargé, un redémarrage est prévu d'ici la fin de l'année. L'unité n°1, pour l'instant en fonctionnement, doit être également mise à l'arrêt en février 2023, pour quatre ou cinq mois, dans le cadre de sa visite décennale des 40 ans.