La Première ministre Élisabeth Borne a présenté les mesures du gouvernement pour contrer la hausse des prix de l'énergie pour les particuliers. Le bouclier tarifaire est maintenu en 2023 pour limiter les tarifs à +15 % et des chèques énergie exceptionnels vont être distribués. Tandis que le gouvernement appelle à plus de sobriété, panorama des conséquences de la hausse des prix en Centre-Val de Loire.
Alors que la hausse du prix de l'énergie se fait sentir dans tous les domaines, la Première ministre, Élisabeth Borne, a annoncé de nouvelles mesures très attendues. Parmi elles, le maintien du bouclier tarifaire pour l'année 2023, alors qu'il devait expirer à la fin de l'année 2022, ainsi que la distribution de chèques énergie plus importants.
Le bouclier tarifaire, censé amortir le coût de l'électricité et du gaz, ne limitait l'augmentation de ce dernier qu'à hauteur de 4%. A compter du 1er janvier 2023, le mécanisme va plus loin : la hausse sera limitée jusqu'à 15%.
Durant sa conférence, aux côtés du ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, et celle de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, la Première ministre a assuré que cette mesure concernerait "tous les ménages", ainsi que les "copropriétés, logements sociaux, petites entreprises et plus petites communes". Cela représenterait une économie "de 160 euros par mois pour les Français qui se chauffent à l'électricité, 175 euros pour les Français qui se chauffent au gaz".
Chèque énergie pour quatre foyers sur six
Comme envisagé, le gouvernement a annoncé un élargissement du chèque énergie pour les foyers les plus modestes. Douze millions de foyers bénéficieraient de ce chèque qui serait de 100 à 200 euros selon le revenu. Ce qui représenterait "quatre foyers sur six" tandis que "seulement" six millions de personnes en profitent actuellement. Pour autant, l'élargissement de ce chèque doit encore passer les rouages législatifs : il sera abordé avec le Parlement lors de l'examen du budget en octobre.
L'anti-gaspi pour tous
La Première ministre a appelé les communes et les particuliers à engager une sobriété énergétique. "Chaque geste compte", a martelé la ministre de la Transition énergétique. Ainsi, il ne faudrait pas dépasser les 19° en intérieur et également réduire l'éclairage la nuit : les enseignes lumineuses sont visées.
Si l'appel aux particuliers n'a jamais été aussi direct, ces demandes ne sont pas nouvelles pour les collectivités. Depuis juin, les communes sont invitées à avoir un plan de sobriété énergétique, et se sont déjà engagés dans cette voie. Dans notre région Centre-Val de Loire, les exemples se multiplient : la piscine de Brélé, dans l'Indre-et-Loire, doit baisser la température de l'eau; la commune de Loches, dans le même département, éteint son éclairage public plus tôt; ou encore la ville de Tours se dispensera de patinoire pour son marché de Noël, car trop énergivore.
Les communes du Centre-Val de Loire avaient, dès avril, appelé l'Etat à les aider pour faire face à la flambée des prix de l'énergie. Elisabeth Borne avait déjà annoncé la création d'un "Fonds vert" pour aider les collectivités à passer l'hiver, mais ces 1,5 milliards d'euros ont été jugés largement insuffisants pour couvrir les besoins.
Quid des entreprises ?
Du côté des entreprises aussi on se serre la ceinture. L'industrie lourde, très gourmande en énergie pâtit directement. L'entreprise Duralex, une verrerie dans le Loiret, a annoncé la fermeture de son four pour l'hiver et la mise au chômage partiel de ses employés. La fermeture plane également sur la fonderie Mecasting-Comeca, à Bléré. La culture n'est pas épargnée : à Dreux, dans l'Eure-et-Loir, le cinéma est contraint de fermer une journée par semaine pour faire baisser sa facture d'électricité.