Alors que le dérèglement climatique fait craindre des épisodes prolongés de sécheresse, l’association des intercommunalités de France vient de publier à l’occasion de la journée mondiale de l’eau une étude inquiétante sur les fuites d’eau potable dans nos réseaux. Dans la région Centre-Val de Loire, la situation n’est pas brillante.
En France, pas moins de 198 communes ou intercommunalités perdent plus de la moitié de l’eau qu’elles sont censées distribuer. C’est particulièrement vrai dans l’Est de la France, là où il y a du relief et notamment dans les zones de montagnes.
Mais l’étude révèle que 7 sites concernent également la région Centre Val de Loire. C’est en Eure-et-Loir que le problème est le plus aigu. Dans certaines communes du pays de Dreux, la perte s’élève à 75%. A Anet, on frôle les 63%, et à Saint-Luperce 62 %.
Autre département où les difficultés sont nombreuses, le Cher avec par exemple 61% de pertes à Chezal-Benoît, 60% à Sens-Beaujeu et 57 % à Veaugues.
Dans le Loir-et-Cher, 56% des eaux captées sont perdues dans l’intercommunalité des territoires vendômois et Neuvy-Saint-Sepulchre, dans l’Indre, en perd pour sa part 53%.
Ce que cette étude constate, c’est que les petites communes isolées sont d’avantage touchées que les grosses agglomérations.
La gestion de l’eau est-elle pour autant meilleure dans les regroupements de commune ? C’est en tout cas le message que souhaite faire passer l’association des intercommunalités de France qui est à l’origine de cette étude.
Les chiffres montrent que les fuites sont en moyenne plus importantes dans les communes de moins de 3500 habitants. Et sur les 198 points noirs, 151 sont constitués par de petites communes isolées. Se regrouper pour gérer les réseaux d’eau potable serait donc bénéfique.
Des investissements insuffisants
L’enjeu est important. Car ce qui est en cause, c’est dans la plupart des cas le manque de suivi dans l’entretien des canalisations. Entretenir et changer les équipent lorsque c’est nécessaire constitue une lourde charge pour les collectivités. Mais une charge indispensable à assumer de façon plus régulière, faute de quoi la dégradation du réseau s’avère inéluctable. C’est pourquoi l’association des intercommunalités de France demande aussi un effort financier plus important.
Actuellement, les besoins d’investissement pour l’eau potable et l’assainissement ne seraient pas réellement couverts. Selon la filière française de l’eau, 6,5 milliards d’euros sont investis chaque année. Il en faudrait 15 de plus sur 5 ans pour rattraper le retard d’investissement.