En février, le cumul moyen des précipitations en Centre-Val de Loire a totalisé 76 mm, soit 145 % de la normale. Des cumuls mensuels excédentaires dans tous les départements, et particulièrement en Indre-et-Loire et en Eure-et-Loir (+ 66 % et + 65 %, respectivement). La majeure partie des sols est saturée en eau, cette humidité maintient une situation favorable pour l'écoulement des rivières et la recharge des nappes phréatiques. La situation reste toutefois très contrastée.
La direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DREAL Centre-Val de Loire) vient de publier son bulletin sur la situation au 3 mars des eaux de surface, des sols et des eaux souterraines (État quantitatif de la ressource en eau en région Centre-Val de Loire – Février 2024).
"Les conditions météorologiques et d'humidité des sols ont permis de soutenir les niveaux des nappes qui sont de saison ou supérieurs pour 37 % des stations mais qui restent toutefois encore faibles pour 28 % d’entre elles" (35 % maintiennent des niveaux normaux à faibles).
D'une nappe phréatique à l'autre, la situation est en effet très variable dans notre région : selon sa nature, un aquifère (formation géologique contenant de façon temporaire ou permanente de l’eau mobilisable) sera plus ou moins réactif aux pluies abondantes.
Le BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières) a réalisé une vidéo présentant les différents types de nappes rencontrées en région Centre-Val de Loire :
Ainsi, en ce mois de mars, au sein même d'un seul département, certaines nappes se trouvent-elles à un niveau très élevé, d'autres à un niveau très faible. Sachant qu'un piézomètre est un point d'accès à la nappe souterraine, puits ou forage, qui permet son suivi, voici, par type de nappe, le constat réalisé par la DREAL en Centre-Val de Loire :
- Nappes de Beauce : début mars, 89% des piézomètres de la nappe des calcaires de Beauce présentent des taux inférieurs aux moyennes de saison.
- Nappes de la Craie : au 3 mars, 79% des piézomètres de la nappe de la craie affichent des taux inférieurs à la moyenne.
- Nappes du Cénomanien : début mars, 77% des piézomètres de la nappe du Cénomanien voient leurs niveaux sous les moyennes du mois.
- Nappes du Jurassique : très sensibles aux variations climatiques avec des recharges et des vidanges rapides, ce sont les seules à présenter, à plus de 75%, des niveaux supérieurs aux moyennes de saison.
Même si la tendance est plutôt à l'amélioration avec un nombre important de stations orientées à la hausse, la situation reste donc très contrastée en Centre-Val de Loire. Et, contrairement à ce que l'on peut imaginer, des pluies très abondantes sur une période, en l'occurrence le mois de février, ne peuvent suffire à recharger l'ensemble des nappes phréatiques. On le voit clairement sur la carte publiée par le BRGM, où la quasi-totalité du territoire régional apparaît en jaune, c’est-à-dire niveau modérément bas.
💧 État des nappes d’eau souterraine au 1er mars 2024
— BRGM (@BRGM_fr) March 14, 2024
Que retenir ?
🔸 57% des niveaux sont en hausse (51% en janvier)
🔸 46% des niveaux sont au-dessus des normales mensuelles (46% le mois dernier)
🔸 L’intensité de la recharge diminue pic.twitter.com/rr05GYCg2t
"Le bilan général des tendances mensuelles aux stations indique une orientation à la hausse pour près de 58 % d'entre elles contre 16 % à la baisse et 26 % qui sont stables. En ce qui concerne les taux de remplissage, 37 % des stations ont une cote normale à très élevée, 35 % maintiennent des niveaux normaux à faibles et 28 % connaissent des niveaux faibles à très faibles."
Sur ce bilan en demi-teinte, la DREAL s'autorise tout de même une note positive :
"En ce début mars, les conditions sont réunies pour une poursuite de la recharge."