A mi-parcours de la course aux parrainages, plus des deux tiers des candidats déclarés à l'élection présidentielle 2022 n'ont pas encore atteint le nombre de 500 signatures nécessaires pour se présenter. On fait le point sur les parrainages des élus de la région Centre-Val de Loire.
L'élection présidentielle approche, et les plus de 30 candidats déclarés ont jusqu'au 4 mars pour récolter les 500 parrainages d'élus nécessaires pour que leur candidature soit validée. Ces signatures sont validées et répertoriées par le Conseil constitutionnel. Et malheureusement pour certains, le score dans les sondages est parfois bien loin des signatures effectivement récoltées.
La course impitoyable aux parrainages
En région Centre-Val de Loire, 495 maires, députés, sénateurs, présidents d'agglomérations et conseillers régionaux et départementaux se sont prononcés à la date du 3 mars. Leurs choix de parrainages sont allés en priorité à Valérie Pécresse et Emmanuel Macron, avec Anne Hidalgo en lointaine troisième position. Gildas Vieira, le conseiller municipal de Blois candidat à l'élection présidentielle, a obtenu deux parrainages seulement dans toute la France : ceux des maires de Montrichard et Saint-Julien-de-Chédon, dans le Loir-et-Cher.
Ouverte le 27 janvier, la course aux parrainages a profité en premier lieu à Emmanuel Macron. Le président sortant a annoncé avoir récolté ses 500 parrainages dès le 3 février, et en a obtenu une trentaine le jour même de la part d'élus du Centre-Val de Loire. Il a été rattrapé et dépassé dès la semaine suivante par Valérie Pécresse. Derrière Hidalgo, lointaine troisième en nette remontée au 24 février, talonnée par Éric Zemmour et ses 45 parrainages.
Engagée dans une course à la légitimité, la candidate LR revendique 2556 signatures à l'échelle nationale, contre 1974 pour le président sortant et 1387 pour Anne Hidalgo.
En Centre-Val de Loire, toutes les tendances représentées
Géographiquement, certaines logiques se maintiennent : à Blois, Marc Gricourt (PS) a parrainé Anne Hidalgo, à Vierzon, Nicolas Sansu (PCF) a donné sa signature à Fabien Roussel et à Montargis, le maire LR Benoît Digeon a soutenu Valérie Pécresse. Du côté des élus départementaux et régionaux, là encore, guère de surprise. Le conseiller régional vert Charles Fournier a soutenu son candidat Yannick Jadot, et Guillaume Peltier, devenu porte-parole de Reconquête après avoir tourné le dos à son ancien parti, a parrainé Éric Zemmour.
D'autres logiques de répartition mériteraient sans doute de poser la questions aux intéressés. Par exemple, en Eure-et-Loir, un petit groupe de maires parmi lesquels ceux de Montharville, Saint-Maur-sur-le-Loir et Neuvy-en-Dunois ont choisi de parrainer l'inénarrable Jean Lassalle.
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A l'inverse, deux arcs ruraux de gauche et d'extrême-gauche se dessinent au nord-ouest et au sud de la région avec quelques communes acquises à Fabien Roussel du PCF, à Philippe Poutou du Nouveau parti anticapitaliste (notamment deux maires délégués de Couëtron-au-Perche à l'extrême-nord du Loir-et-Cher) et même à Anasse Kazib, qui s'est séparé du NPA en juin 2021 pour fonder Révolution permanente.
Enfin, la droite et l'extrême-droite restent majoritaires, avec des soutiens à Valérie Pécresse et Nicolas Dupont-Aignan disséminés parmi les communes rurales, avec ici et là quelques parrainages à Éric Zemmour et Marine Le Pen.
De nombreux candidats encore incertains
Pour l'heure, selon le dernier compte du conseil constitutionnel, seuls onze candidats sont qualifiés à la date du 3 mars. Il s'agit d'Emmanuel Macron (toujours pas officiellement candidat), Valérie Pécresse, Anne Hidalgo, Jean-Luc Mélenchon, Éric Zemmour, Yannick Jadot, Marine Le Pen, Nicolas Dupont-Aignan, Nathalie Arthaud, Fabien Roussel et Jean Lassalle. Ils pourraient être rejoints sur le fil par Philippe Poutou, qui revendique ses 500 signatures mais le Conseil constitutionnel n'en a validé que 439 pour l'instant.
En revanche, à la veille de la clôture des inscriptions, plusieurs candidats en sont désormais au constat d'échec. C'est le cas de Christiane Taubira, qui a jeté l'éponge ce 2 mars après avoir récolté 241 parrainages seulement. Des candidats comme Hélène Thouy du Parti animaliste (279 signatures) ou François Asselineau (124 signatures) sont eux aussi très loin de pouvoir participer au premier tour le 10 avril.