Dans une enquête publiée dimanche soir, le quotidien en ligne accuse le député du Nord et candidat communiste à la présidentielle d'avoir été rémunéré par l'Assemblée Nationale alors qu'il travaillait en réalité pour le parti communiste.
L'alerte a sans doute fait l'effet d'une petite bombe à gauche lors de sa publication dimanche soir. Dans un article titré "À l'Assemblée, un assistant parlementaire fantôme nommé Fabien Roussel" Mediapart s'intéresse au passé du candidat communiste à la présidentielle et député de la 20ème circonscription du Nord depuis 2017.
Sans employer le terme "d'emploi fictif" l'article évoque la période de 2009 à 2014, quand M. Roussel été employé comme assistant parlementaire par l'ancien député de la 16ème circonscription du Nord, Jean-Jacques Candelier.
D'après Mediapart, il existerait peu, voire aucune, trace de l'action de Fabien Roussel auprès de l'élu à l'Assemblée Nationale comme en circonscription. Toujours d'après le journal, Fabien Roussel était alors rémunéré 3000 euros net par mois par l'Assemblée Nationale alors qu'il travaillait en réalité pour le parti communiste français. L'enquête est émaillée de plusieurs témoignages d'anciens collaborateurs de Jean-Jacques Candelier : "On ne le voyait pas, on ne travaillait pas avec lui". L'article reprend aussi une archive de 2010 issue du site internet de l'ancien député. On y retrouve la présentation de l'équipe de l'élu sur laquelle n'apparaît même pas Fabien Roussel.
"Mon travail est dans tous les discours de Jean-Jacques Candelier"
Invité ce lundi matin chez nos confrères d'Europe 1, Fabien Roussel a répondu aux accusations de Mediapart. "Mon travail est dans tous les discours, les questions écrites, les combats les lois menées par Jean-Jacques Candelier (...) J'ai les documents du travail que j'ai fait avec lui (...) j'ai des dizaines de personnes qui pourront dire ce que nous avons fait ensemble". Le candidat à la présidentielle est aussi revenu sur la rémunération de 3000€ net mensuel évoquée par Mediapart : "J'ai commencé à 2460, j'ai fini à 2700 euros".
Ce premier article de Mediapart signe t-il le début d'une "affaire Roussel" ? Impossible de ne pas penser à l'affaire Pénélope Fillon en 2017. Reste à voir l'impact de ces révélations sur la dynamique de Fabien Roussel dans les sondages. Après plusieurs mois autour de 2% des intentions de vote, le candidat est désormais crédité de 4 à 5% des voix.