Un millier de cas de dengue ont été détectés dans l'Hexagone au premier trimestre 2023, après avoir été infectés principalement dans les Antilles. Faisant craindre un risque de propagation sur le territoire métropolitain. En Centre-Val de Loire, le moustique-tigre menace désormais un tiers de la population.
C'était il y a moins d'un an. Juillet 2023, France 3 vous expliquait que "la colonisation du moustique-tigre s'accélère en Centre-Val de Loire". Nous vous expliquions que l'insecte s'était installé durablement à Tours, à Orléans, Châteauroux et Bourges.
Ce 30 avril, nouvelle alerte, lancée par l'agence régionale de santé (ARS) du Centre-Val de Loire. Par communiqué, l'agence appelle à "une vigilance renforcée et rappelle les bonnes pratiques pour lutter contre le moustique tigre".
Un tiers des habitants de la région est concerné
Car, depuis un an, l'insecte a continué sa progression. La Chapelle-Saint-Ursin et Trouy à côté dans le Cher, Niherne et Saint-Maur dans l'Indre, Amilly, Meung-sur-Loire, La Ferté-Saint-Aubin et Saint-Jean-de-Braye dans le Loiret, Monts, Montlouis, Fondettes et Rochecorbon en Touraine... Autant de communes de la région "colonisées" par le moustique-tigre après notre article, selon le site Signalement Moustique, tenu par l'Anses. Comme vous pouvez le constater sur la carte interactive ci-dessous.
Le constat est sans appel : "l'année 2023 a été marquée par une augmentation notable de la présence du moustique-tigre sur la région Centre-Val de Loire". Le diptère n'a toujours pas colonisé l'Eure-et-Loir, mais il a accentué son empreinte là où pointait déjà le bout de sa trompe. Désormais, un tiers (32,9%) des habitants de la région réside dans une commune colonisée - tout ou partie - par le moustique-tigre.
Plus de 1 000 cas de dengue en trois mois
Actuellement, la période d'activité du moustique-tigre est limitée, en France hors Outre-mer, à la période allant de mai à novembre. Mais elle pourrait "s'allonger dans l'avenir", à cause du réchauffement climatique.
Le risque est désormais de constater une augmentation des cas de dengue, de chikungunya ou de Zika sur le territoire hexagonal, après une contamination sur place à partir de cas importés. Or, les cas importés grimpent en flèche : en 2024, 1 038 cas ont été déclarés dans l'Hexagone entre le 1er janvier et le 26 mars. En 2023, sur la même période, ils étaient... 76. Soit une augmentation de plus de 1 200%.
📰#Communiquédepresse | La saison de surveillance renforcée des maladies vectorielles et du #moustique tigre 🦟débute le 1er mai. L'ARS appelle à une vigilance renforcée et rappelle les bonnes pratiques pour lutter contre le moustique tigre en France ▶️https://t.co/JrKaxKTrPb pic.twitter.com/uneUOGaaha
— ARS Centre-Val de Loire (@ARS_CVDL) April 30, 2024
Dans la très grande majorité des cas, les personnes infectées "revenaient de Martinique ou de Guadeloupe, où une épidémie est en cours depuis mi-2023". Sur ce millier de cas, plus d'une centaine a été identifiée en Centre-Val de Loire.
Les bons gestes pour lutter contre le moustique-tigre
Alors, comment lutter contre le moustique-tigre, qui se sent de plus en plus chez lui sur le continent européen ? Le site Signalement Moustiques permet ainsi une "lutte anti-vectorielle" par les autorités. En gros, l'utilisation massive d'insecticide dans une zone infestée, l'élimination de l'eau stagnante où pondent les moustiques, la pose de pièges... Mais aussi une sensibilisation du public dans les zones concernées, pour faire connaître les bonnes pratiques contre l'insecte.
Première chose à faire, agir sur son environnement direct :
- enlever tous les objets abandonnés dans les jardins, les parcs ou sur les terrasses qui peuvent servir de récipient,
- vider une fois par semaine les soucoupes, vases, seaux...
- remplir les soucoupes des pots de fleurs avec du sable ou une éponge qui, une fois mouillés, permettent l’arrosage,
- vérifier le bon écoulement des eaux de pluie (gouttières, toits-terrasses…),
- entretenir les espaces verts : élaguez, débroussaillez.
Pour vous protéger, vous pouvez aussi investir dans des moustiquaires (et les imprégner d'insecticides). Il est aussi possible d'appliquer des produits répulsifs sur la peau ou les vêtements. L'Anses recommande de porter des vêtements amples et couvrants.
Les voyageurs sont invités à bien se renseigner sur les maladies en circulation dans le pays ou la région cible, de se protéger au mieux sur place, et de continuer à le faire à son retour pendant trois semaines pour éviter de transmettre une quelconque maladie liée au moustique-tigre. Les premiers concernés pourraient être vos proches : le moustique-tigre vit dans une zone de 150 mètres. Il naît, vit et pique dans votre quartier.
En cas de symptôme (douleurs articulaires ou musculaires, maux de tête, éruption cutanée, conjonctivite avec ou sans fièvre...), consultez rapidement un médecin en précisant le territoire dont vous revenez et votre date de retour. Et, surtout, évitez à tout prix de vous refaire piquer. En 2023, aucune opération de démoustication n'a été menée en Centre-Val de Loire (une cinquantaine dans l'Hexagone), et aucun cas autochtone de dengue n'y a été détecté.