Dépôt de dons et ouverture des boutiques solidaires : les associations s’organisent en région Centre-Val de Loire

Alors que le confinement a permis à beaucoup de famille de ranger, trier et de sélectionner meubles, objets et vêtements à donner, est-ce que les associations caritatives acceptent ces dons? Pour nombre d’associations, les mesures sanitaires imposent de revoir leur organisation. 

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Au Secours populaire, la reprise de la collecte des dons de vêtements et vaisselle, ce n’est pas encore pour demain. L’ouverture des boutiques solidaires non plus. A Bourges, la boutique pourrait rouvrir courant juin et peut-être en juillet pour la fédération de Châteauroux. A Saran (Loiret), les locaux étant plutôt exiguës, le directeur Nicolas Jaffré se projette plutôt vers une ouverture en septembre

Une reprise conditionnée à la taille des différentes boutiques solidaires du Secours populaire mais pas uniquement. Car c'est surtout l’absence de bénévoles, et l’âge moyen des volontaires qui sont considérés comme des personnes à risques dans la crise sanitaire actuelle. Impossible pour l’association de se projeter quand les bénévoles ne souhaitent pas être exposés à la maladie. Pour Anne-Marie Picaud, directrice du Secours populaire d’Indre, « si nous n’avons personne pour faire le tri des dons, nous ne pouvons pas ouvrir. » Logique. Et quand les bénévoles craignent d’être exposés à la maladie, le principe de précaution s’applique. 
 



Partout dans la région, la distribution des colis alimentaires a été maintenue. Avec la crise sanitaire, la crise sociale à fait s’inscrire de nombreux bénéficiaires supplémentaires pendant la période de confinement. A Châteauroux, habituellement 800 foyers bénéficiaient du colis bi-hebdomadaire du Secours populaire. Avec la crise, ce sont près de 350 colis en plus qui ont du être préparés pour les nouveaux bénéficiaires. A Saran, il a fallu innover en proposant des rendez-vous individuels pour récupérer les colis. « On est allé directement livrer chez les particuliers dans toute l’agglomération d’Orléans avec le Solidaribus, » précise Nicolas Jaffré, directeur de la fédération du Loiret. 


Pour les communautés Emmaüs, la période de confinement a été plutôt dure à supporter financièrement. Leur chiffre d’affaires venant essentiellement de la vente des dons. Alors, dès l’annonce de la date du déconfinement, les compagnons ont travaillé à accueillir le public. Un confinement plutôt laborieux pour les soixante-dix compagnons vivant sur le site d’Ormes. Pour Catherine Depaz, responsable du site Emmaüs Ormes, le confinement été l’occasion « de ranger, réaménager et réarranger les ateliers et les espaces de vente pour pouvoir ouvrir au plus tôt. » Les stocks de vêtements ont pu être triés pour être mis à la vente dès l’ouverture. 

Depuis mardi 12 mai, le dépôt de dons est donc possible sur l’ensemble des communautés de la région (Tours, Bourges, Châteauroux et Ormes). Le ramassage chez les particuliers a lui aussi repris. 

 

Pour la présidente d’Emmaüs Loiret, Catherine Depaz, « ce qui a changé avec la crise, c’est qu’on a plus de travail de stockage. Les dons reçus sont mis en quarantaine 72h avant de commencer le tri. » Un sens de circulation a été mis en place sur les sites qui sont ouverts à la vente. (Tours poursuit la collecte, mais n’est toujours pas accessible pour les ventes.) Du gel hydroalcoolique est mis à disposition du public et des compagnons. Les masques ou les visières sont obligatoires pour les compagnons ainsi que les distances de sécurité. 

La réouverture la semaine dernière s’est plutôt bien déroulée. « Acheteurs ou donateurs ont été très respectueux des règles. Nous avons réalisé de bonnes ventes, » se félicite Catherine Depaz. Car il va falloir renflouer les caisses. Même si les communautés ont pu recevoir des dons financiers de particuliers ou des aides de la caisse d’allocation familiale, la baisse de revenus sur les deux mois du confinement est importante. 

 
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