Les élus de la région, toutes sensibilités politiques confondues, appellent le Premier ministre à revenir sur sa décision de ne pas augmenter le Numérus clausus pour la région Centre-Val de Loire.
Le gouvernement a annoncé à la mi-mai le relèvement du Numérus clausus de 13,5 % soit 1109 places supplémentaires en médecine en France. Une augmentation qui, à la stupeur générale, ne concerne par le Centre-Val de Loire, pourtant classée dans le peloton de tête des déserts médicaux.
Depuis, les élus de tous bords se mobilisent pour infléchir la décision du gouvernement. Le président de région François Bonneau (PS) a été le premier à s’insurger. « Il est impensable que la région, qui subit à la fois l’un des plus faibles taux de places en étude de médecine et la plus violente réalité de la désertification médicale, soit exclue de toute augmentation du numerus clausus ! ».
L’élu socialiste a été suivi de près dans son indignation par les parlementaires LREM de la région. Ils ont été reçus à Matignon ce mercredi.
Avec plusieurs députés de la majorité, j’ai été reçue à Matignon ce matin pour une réunion de travail sur les réponses de court et moyen terme à mettre en œuvre en #RégionCentre pour faire face à la désertification médicale, en plus des
Avec plusieurs députés de la majorité, j’ai été reçue à Matignon ce matin pour une réunion de travail sur les réponses de court et moyen terme à mettre en œuvre en #RégionCentre pour faire face à la désertification médicale, en plus des mesures nationales déjà prises. pic.twitter.com/GktU5Qlq72
— Nadia Essayan (@NadiaEssayan) 15 mai 2019
Le maire d’Orléans Olivier Carré (divers droite) s’est joint lui aussi, tout comme son conseiller d’opposition PC Michel Ricoud, à l’ire des élus en faisant part de son « mécontentement » dans un communiqué publié le 15 mai. Une tribune qui a le mérite d’aborder un autre point d’achoppement dans le système de formation des médecins de notre région : le déficit de places d’internes dans les hôpitaux. « La plupart des étudiants qui passent la seconde année quittent notre région au moment d'entrer en 6ème année. Le nombre de places d’internes proposé n’est même pas couvert à 100%. »
Manque de postes d'internes en Centre-Val de Loire
« Actuellement, pour 255 étudiants, il n’y a que 234 postes d'internat disponibles » a expliqué Patrice Diot, Doyen de la faculté de médecine de Tours au micro de France Bleu Touraine.
Interrogé ce mercredi, le président de région M. F. Bonneau préconise d’actionner les deux leviers du Numérus clausus et du nombre de places d’internes. "Ce n’est pas fromage ou dessert, il faut les deux. »
Le socialiste, qui revendique le fonctionnement sinon la création de 90 Maisons de Santé Pluridisciplinaires (MSP) sur le Centre-Val de Loire, a lancé une invitation au Premier ministre Edouard Philippe pour l’inauguration de la dernière d’entre elles à Pithiviers (Loiret) le 22 juin.