La désertification médicale progresse en Centre-Val de Loire, de nouvelles incitations financières mises en place

Face à la désertification médicale de la région Centre-Val de Loire qui continue de s'aggraver, l'ARS, l'Agence régionale de santé a mis en oeuvre un nouveau zonage pour accompagner financièrement l'installation de médecins.

Au début du mois de décembre, les maires ruraux de France s'inquiétaient d'une "bombe à retardement" sanitaire dans les campagnes, confrontées à la désertification médicale. En effet, les principales données disponibles ne sont pas très bonnes en ce qui concerne la région Centre-Val de Loire, le plus important désert médical de France.

Entre 2017 et 2020, la région a en effet perdu une trentaine de médecins généralistes, en comptant les départs et les nouvelles installations. Selon l'ARS, les départements les plus touchés sont l'Eure-et-Loir, qui a perdu 24 praticiens, le Cher et l'Indre. En revanche, le niveau est resté stable dans le Loiret, et l'Indre-et-Loire, qui accueille la faculté de médecine de Tours, est le seul département qui a vu le nombre de médecins augmenter depuis trois ans.

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Pour tenter d'inverser la tendance, les institutions publiques se sont engagées sur la voie de mesures incitatives pour les médecins souhaitant s'installer dans les territoires "sous tension", très souvent ruraux et peu attractifs. Le 7 décembre dernier, l'ARS a mis à jour le "zonage" qui détermine les lieux dans lesquels ces mesures s'appliquent afin de favoriser les territoires les moins bien dotés. Concrètement, une douzaine de contrats et de dispositifs peuvent s'appliquer aux médecins libéraux ou salariés dans les zones désignées.

Dans les secteurs nouvellement zonés par l'ARS, ces dispositifs peuvent inclure une bourse d'étude de 1200 euros par mois pour les étudiants s'engegeant à s'installer sur place, une garantie de revenu en fonction des soins réalisés et une protection sociale en cas d'arrêt. Ces dispositifs régionaux s'ajoutent à ce qui est déjà prévu pour d'autres zone en tension, comme une aide financière de 50 000 euros pour les médecins nouvellement installés.

"Nous nous inscrivons dans un plan global pour l'implantation des médecins depuis plusieurs années", précise Florence Guerrier, chargée de mission à l'ARS. Des "efforts de long terme" qui peinent encore à donner des résultats et pour cause : il faut au moins de 9 ans de formation avant d'obtenir un jeune médecin prêt à s'installer. "Ce retard sur les installations, on ne s'attend pas à le rattraper avant 2024 ou 2025."

Un plan régional "qui va dans le bon sens" pour les jeunes médecins

Pour Morgan Caillault, médecin de Chartres et président de l'Intersyndicale autonome représentative des internes en médecine générale (ISNAR-IMG), ce nouveau zonage et les dispositifs qui l'accompagnent "vont clairement dans le bon sens". "Ça a l'avantage de redonner aux ARS une possibilité d'action à l'échelle régionale", explique-t-il, même si un certain nombre de points peuvent être améliorés, en particulier "la méconnaissance de ces aides" parmi la population des étudiants en médecine, qui regimbent à s'installer à la campagne et privilégient les métropoles.

"Ce qui va dans le bon sens également, c'est qu'il y a cette notion d'encouragement à un exercice coordonné du soin", note le jeune médecin. "Les jeunes générations de médecins tendent à s'installer dans des maisons de santé plutôt que de faire un exercice isolé, donc ce point peut les favoriser." Par ailleurs, les dispositifs dédiés au centre de santé visent à encourager l'implantation de jeunes médecins salariés, ce qui peut aussi être un atout : "Il y a un certain nombre d'internes intéressés par une pratique ambulatoire et donc par le salariat."

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