En ce mardi 14 juin, journée mondiale du don du sang, on pense d’abord aux êtres humains. Mais les animaux de compagnie peuvent aussi devenir donneur.
Quand on a entendu parler du don de sang chez les animaux, on a fait un simple test. Sur dix cliniques vétérinaires situées à Orléans et ses environs loirétains, quatre d’entre elles le pratiquent. Mais cela reste très occasionnel. "On doit le faire dix fois par an", calcule de le docteur-vétérinaire Hervé Denis, président du Conseil régional de l’Ordre du Centre-Val de Loire. Il sillonne les routes du nord de l’Indre-et-Loire, autour de Château-Renault.
La procédure est peu répandue car elle est peu connue. De fait, les donneurs sont peu nombreux. "Si les personnes dont le chien qui a besoin de sang ont un autre animal, on leur demande de l’amener. On vérifie qu’il est en bonne santé. S’ils n’ont pas d’autres animaux, bien souvent, c’est le chien du vétérinaire qui est chargé de sauver les autres", raconte Hervé Denis. Souk, son pointer anglais, a beaucoup aidé ses congénères.
Manque de stock
La logistique aussi complique la procédure. "Chez les animaux, c’est au coup par coup, explique le vétérinaire. Quand on a besoin du sang, c’est urgent. On n’a pas de stocks. Le sang, ça se conserve très peu de temps, une quinzaine de jours". Les réserves se trouvent dans les centres hospitaliers vétérinaires. "Ils ont des donneurs réguliers. Ils connaissent leur statut immunitaire, leur groupe sanguin, etc."
Hémorragie au cours d’un accident de la route ou d’une chirurgie ou encore ingestion de raticide... le don du sang chez les animaux peut aussi sauver dans des situations où il y a danger de mort.
Des règles similaires aux prélèvements chez les humains
Comme pour les humains, le don du sang est gratuit, anonyme et bénévole pour nos amis les bêtes. Et à ce titre, il est aussi encadré. L’animal "doit être en bonne santé, âgé de 2 à 8 ans, peser au moins 20 kilos pour les chiens, 4 kilos pour les chats, être à jour de ses vaccins et de ses vermifuges, et ne jamais avoir été transfusé", détaille Laetitia Vayr, responsable marketing et communication à Agria France, une compagnie d’assurance spécialisée chez les animaux.
S’il est agité, l’animal est sédaté, puis perfusé avec un kit de prélèvement que l’on utilise pour l’homme. Au bout de trente minutes, quand la procédure est terminée, il doit observer une période de repos, entre 24 et 48 heures pour le chien par exemple.
Les dons inter-espèces sont possibles, notamment d’un chien à un chat si c’est sa première transfusion. S’il y a le temps, des tests sont effectués pour déterminer les groupes sanguins. Mais ils ne sont pas nécessaires quand il s’agit de la première transfusion. Car contrairement à l’homme, il n’y a pas de rhésus.