Les stocks de poches de sang sont au niveau le plus bas de l'histoire de l'EFS, la faute notamment à la vague Omicron. L'établissement passe un appel aux dons presque désespéré.
En octobre, l'établissement français du sang (EFS) passait un appel aux dons, face à des stocks au plus bas en une décennie. Depuis, la situation s'est encore empirée. "Nous avons un stock de 75 000 poches au niveau national, ce qui est le plus bas niveau enregistré depuis la création de l'établissement français du sang", explique le docteur Frédéric Bigey, directeur de l'EFS Centre-Pays de la Loire. Et pour être "bien", il en faudrait 100 000.
Sauf que les réserves enregistrent chaque jour un déficit, les poches utilisées par les hôpitaux restant plus nombreuses que les dons quotidiens. "Et depuis le début de l'année, la consommation des produits sanguins a augmenté", note Frédéric Bigey, ce qui est venu aggraver une situation déjà précaire à cause de la crise sanitaire. Poussant l'EFS à passer un appel urgent aux dons ce mardi 8 février.
Tiercé perdant
La vague épidémique causée en France par le variant Omicron depuis décembre a en effet considérablement affecté la quantité de dons. Car l'EFS organise des collectes régulières dans les entreprises et les universités. Des collectes mises à mal par "le retour du télétravail et les cours en distance ou parfois même annulés", ajoute le directeur. De nombreux donneurs potentiels "se sont auto-exclus parce qu'ils étaient positifs, et c'est normal". Et il arrive aussi que "des personnes dans nos propres rangs soient contaminées, ce qui engendre des difficultés à maintenir notre offre de collecte", regrette-t-il.
C'est cet amoncèlement de coups durs qui a amené la situation difficile de l'EFS en ce début février. En Centre-Val de Loire et Pays de la Loire, il faudrait 10 000 poches pour avoir un stock suffisant. "Là, on est à 8 200", assure Frédéric Bigey. Et si le déficit ne se comble pas, "il deviendra très compliqué de garantir la transfusion des personnes avec des groupes sanguins rares" notamment. Les deux régions cumulées enregistrent environ 4 600 dons hebdomadaires par semaine depuis le début de l'année, là où il en faudrait 5 000 pour reconstituer un stock satisfaisant.
Pas besoin de pass vaccinal
En octobre, l'EFS avait allongé les plages horaires de ses centres de dons, et facilité les dons sans rendez-vous pour maximiser les capacités de collecte. Une stratégie qui est, désormais, presque impossible à décliner, à cause des manques d'effectifs dus aux contaminations :
Le message qu'on veut faire passer, c'est à tout prix de prendre rendez-vous. On fait tout ce qu'on peut pour prendre en charge les gens qui viennent sans rendez-vous, et on a des centres qui vont peut-être ajouter des créneaux. Mais si on n'a pas les médecins ou les infirmières, on ne peut de toute façon pas collecter.
Dr. Frédéric Bigey, directeur de l'EFS Centre-Pays de la Loire
Il est donc fortement encouragé de consulter les différents centres de collecte, leurs horaires et leurs créneaux disponibles avant de se déplacer. La liste des établissements les plus proches de chez vous est disponible sur le site de l'EFS, grâce à une carte interactive, avec notamment les centres mobiles. Ci-dessous, la carte immuable des maisons du don en Centre-Val de Loire :
Il faut également noter que tous les vaccinés peuvent donner, même immédiatement après l'injection, puisqu'il ne contient pas de virus actif. De même, il est possible de venir donner son sang sans être vacciné, sans présenter de vaccinal ou de pass sanitaire.