Après la collision entre un bus et un train à Millas dans les Pyrénées Orientales qui a fait cinq morts, le problème de la sécurité des passages à niveau est à nouveau posé. L'accident rappelle malheureusement d'autres drames qui ont eu lieu dans la région.
Après l'accident mortel de Millas, la question de la dangerosité des passages à niveau se pose encore
Jeudi 14 décembre, un TER a percuté l'arrière d'un car scolaire sur un passage à niveau à Millas (Pyrénées-Orientales). Le bilan de cette collision est lourd : il s'élève à cinq morts. Le problème de la sécurité des passages à niveau est à nouveau posé. La collision de Millas est l'un des accidents les plus graves survenus à un transport d'enfants depuis les drames d'Allinge en Haute Savoie (7 morts) et de Beaune en 1982 (53 morts dont 44 enfants).
Il est indispensable qu'on puisse faire la lumière,
a déclaré sur France Info Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement, afin qu'"à l'avenir, sur les 15.000 passages à niveau de France, ce type d'événement tragique ne puisse pas se reproduire".
Pourquoi la suppression d'un passage à niveau dangereux prend du temps ?
La catastrophe d'Allinges en 2008, qui avait couté la vie à sept enfants, avait pourtant entraîné une prise de conscience et un plan de sécurisation à la SNCF. Depuis, le ministère chargé des transports a défini un programme de sécurisation national, permettant d'identifier les passages à niveau dont la suppression ou l'équipement est prioritaire. Il consiste à répertorier des points de croisement ayant connu plusieurs incidents par an ou ayant des trafics routiers et ferroviaires élevés (15 % des accidents graves sont concentrés sur 1 % des passages à niveau). Au 1er janvier 2016, on comptait 152 passages à niveau inscrits au programme (450 en 1997). Celui de Millas n'en faisait pas partie.La suppression d'un passage à niveau peut prendre des années en raison des contraintes techniques et financières. En 2015, 42 millions d'euros ont été consacrés à ce dossier. Six passages à niveau prioritaires ont été supprimés en 2015, quatre en 2016.
Les accidents de passages à niveau dans la région
•Dans la région, le dernier accident mortel remonte à septembre 2017 à St Jean de la Ruelle dans le Loiret. Un adolescent avait traversé un passage à niveau sans respecter la signalisation alors que des travaux étaient en cours.
•On se souvient également de cet accident au passage à niveau de Foëcy dans le Cher en septembre 2015. Une femme de cinquante ans avait perdu la vie percutée par un train. La SNCF a prévu de supprimer quatre passages à niveau dans le Cher d'ici 2019.
•En janvier 2014, une collision entre une voiture et un train à Mennetou-sur-Cher dans le Loir-et-Cher avait causé la mort d'une octogénaire. Son véhicule avait été percuté par le TER Tours-Vierzon.
•En septembre 2014 encore, une femme de 84 ans avait été percutée par un train au passage à niveau situé à Saint-Genouph en Indre-et-Loire.