L'ARS, l'Agence Régionale de Santé, a publié son bilan de la qualité de l'eau potable en 2018 et les résultats sont défavorables.
En Centre-Val de Loire plus de 13 000 prélèvements d'eau sont effectués chaque année par l’ARS (l'Agence Régionale de Santé). Ces contrôles sanitaires ont pour vocation de s’assurer de la qualité de l’eau distribuée, depuis les forages jusqu’aux robinets des consommateurs. Selon le dossier rendu public ce lundi par l'ARS "le bilan pour l’année 2018 montre que l’eau distribuée dans la région est de qualité satisfaisante." Toutefois ce satisfecit initial se heurte à l'analyse qui en est faite par l'ARS :
Les améliorations relevées sont souvent liées à la mise en place de mesures curatives (dilution, traitement, changement de ressources…). Elles ne résultent pas, sauf exception, d’une meilleure qualité des eaux souterraines.
Des pesticides toujours trop présents
En dépit d'efforts menés par la profession agricole, dans certains départements, les résidus de pesticides restent le problème majeur révélé par les analyses de l'ARS. En 2018, "12,3 % de la population du Centre-Val de Loire a été alimentée par de l’eau ayant fait l’objet d’un dépassement ponctuel (de moins de 30 jours) en pesticides et 16,7 % de la population, soit plus de 400 000 habitants, a été alimentée par de l’eau ayant présenté des dépassements récurrents (plus de 30 jours dans l’année) en pesticides". Cela s'explique par la recherche dans l’eau de nouvelles molécules, issues notamment de la dégradation du métolachlore et du métazachlore (herbicides). Ces nouvelles mesures ont donc entraîné une hausse sensible des "non conformités" par rapport au bilan de l’année 2017.Une eau de bonne qualité bactériologique
En 2018, 97 % de la population régionale a bénéficié d’une eau de bonne qualité bactériologique selon l'Agence régionale de Santé (ARS), avec un taux de conformité des analyses supérieur à 95 %. Par ailleurs, 3 % de la population régionale a été desservie par une eau dont le taux de conformité était compris entre 70 % et 95 %. Aucune unité de distribution n’a été alimentée par une eau de mauvaise qualité bactériologique, soit un taux de conformité inférieur à 70 %.22.848 habitants ont consommé une eau non conforme en nitrates
En 2018, 22 848 habitants, soit 0,9 % de la population régionale, ont consommé une eau dont la teneur moyenne en nitrates a dépassé 50 mg/l. Le département d’Eure-et-Loir reste, comme les années précédentes, le département le plus concerné de la région Centre-Val de Loire.L’amélioration de la qualité de l’eau distribuée vis-à-vis des nitrates se confirme sur le long-terme. En dix ans, le nombre d’habitants desservis par une eau non conforme en nitrates a été divisé par 4. Cette amélioration résulte principalement de la mise en place d’interconnexions, du recours à de nouvelles ressources, voire de l’installation de stations de traitement de dénitrification.
Ce qu'il faut retenir En région Centre-Val de Loire, en 2018 : •71 % de la population, soit 1 844 008 habitants, a été alimentée par de l’eau conforme aux limites de qualité, •12,3 % de la population, soit 315 667 habitants a été alimentée par de l’eau ayant fait l’objet d’un dépassement ponctuel (de moins de 30 jours) en pesticides, •16,7 % de la population, soit 434 707 habitants a été alimentée par de l’eau ayant présenté des dépassements récurrents (plus de 30 jours dans l’année) en pesticides. La recherche dans l’eau, depuis le début de l’année 2018, de nouvelles molécules, issues notamment de la dégradation du métolachlore et du métazachlore (herbicides), a entraîné une hausse sensible des non conformités par rapport au bilan de l’année 2017. Aucune restriction de l’utilisation de l’eau pour les usages alimentaires n’a été prononcée. (NB : pour rappel, les règles de gestion applicables sont mentionnées dans la rubrique "réglementation-onglet pesticides"). |