MUNICIPALES : insultes, permanence dégradée, meeting interrompu, affiche taguée... la dure vie des candidats LREM

"L'investiture LREM n'est pas un boulet" confie un candidat aux élections municipales. Il n’empêche, ces dernières semaines, sur le terrain l’ambiance est tendue.  Permanence dégradée, meeting interrompu, insultes, la vie des candidats En Marche n'est pas facile tous les jours. 

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"On va tout faire pêter parce que le gouvernement ne nous écoute plus." C'est ce qu'aurait entendu jeudi 6 janvier au soir l'un des spectateurs du meeting du candidat LREM à la mairie de Tours Benoist Pierre, interrompu pendant 25 minutes par une quarantaine de militants "d'extrême-gauche" et de gilets jaunes, selon plusieurs sources.
 


Il est environ 19h30 quand la présentation du programme de Benoist Pierre se transforme en manifestation anti-gouvernementale. "Dès les premières phrases que j'ai prononcées, il y a eu des remarques, des applaudissements qui coupaient mes phrases", témoigne le candidat. Peu après, les perturbateurs ont entonné des chants, dans le but de couvrir le discours.
 


Interrompu pendant 25 minutes, le meeting a ensuite pu reprendre, sans heurts. Pour Benoist Pierre, il s'agit d'un "acte d'obstruction du déroulement normal d'une campagne et un déni de démocratie". "Je suis dans une position d'écoute et de dialogue, je favorise le débat", poursuit-il, assurant avoir conclu d'un rendez-vous avec l'un des gilets jaunes présent jeudi soir.

Dans un communiqué, Benoist Pierre a également accusé "plusieurs colistiers et militants de l'équipe d'Emmanuel Denis", le candidat EELV à la mairie de Tours, d'avoir participé à l'évènement. L'intéressé a répondu sur Twitter qu'au même moment, "nous présentions nos propositions sur la culture", ajoutant qu'une "campagne respectueuse, c'est une campagne sans mensonge".   

Trois permanences LREM ciblées en une semaine


Depuis le début de la campagne, les opposants à la politique du gouvernement mènent la vie dure aux candidats de La République en Marche. En marge de la manifestation contre la réforme des retraites jeudi après-midi, deux permanences ont été dégradées.

Des manifestants ont ainsi tenter de forcer l'entrée de la permanence de la candidate à Joué-lès-Tours Laurence Hervé, sans y parvenir. Signe d'une tension bien palpable dans chaque camp, le secrétaire de la CGT 37 a également reçu des insultes "homophobes" et un coup au visage de la part d'un militant de l'équipe de la candidate, selon l'union départementale CGT.
 
Plusieurs individus se sont également introduits de force dans la permanence parlementaire de la députée Fabienne Colboc, candidate à Chinon. Les intrus ont ensuite tagué plusieurs messages de menace, dont "Crève bourgeois", "après s'en être pris à mon collaborateur", raconte l'élue sur Twitter.

Le 31 janvier, c'est la permanence du député François Jolivet à Châteauroux qui avait été murée avec des cartons, à l'appel d'opposants à la réforme des retraites. Une opposition frontale et personnelle, à laquelle les autres candidats ne semblent pas autant exposés.

Pour Benoist Pierre, ce qui s'est passé jeudi soir n'est pas une première. "Dimanche dernier, on tractait au marché Velpeau, on a eu 25 personnes qui nous ont tourné autour en chantant, raconte-t-il. On ne pouvait plus tracter, ni discuter avec les gens." L'investiture LREM, véritable graal pour certains candidats il y a encore six mois, devient une cible dans le dos.
 

"L'investiture LREM n'est pas un boulet"

Cependant, pour Antoine Bonneville, candidat à Châteauroux, des oppositions aussi fortes restent "quelque chose d'assez exceptionnel". Sur son compte Twitter, il a ainsi posté une photo d'une de ses affiches de campagne, taguée, en invitant le tagueur à venir "discuter avec moi plutôt que de développer votre argumentaire sur mes affiches".
 
Pour lui, ces opposants doivent faire la part des choses entre enjeux nationaux et locaux : "On mène un projet municipal, avec une liste de dialogue. J'ai même des anti-macronistes dans ma liste, qui me demandent de retirer le logo En Marche des affiches.
 
"Nous étions 350, et les perturbateurs étaient 40", précise Benoist Pierre, pour qui cette opposition n'est "qu'une minorité radicale qui empêche le dialogue".  "L'investiture LREM n'est pas un boulet", se veut-il rassurant. Reste à savoir si les opposants à LREM vont se contenter d'offres de débats locaux pour faire entendre leurs revendications nationales.
 
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