Arrivée en tête du scrutin en Centre-Val de Loire avec 23,5% des voix, la CGT regrette la très faible participation et, avec d'autres syndicats, estime que l'exercice du droit de vote des salariés a été "entravé".
Les résultats des élections professionnelles dans les très petites entreprises (TPE) en France donnent la CGT en tête, suivi de la CFDT, de FO, de l'Unsa, de la CFTC et de Solidaires.
En Centre-Val de Loire, la CGT est également en tête avec 23,35% des voix, suivi de l'Unsa (14,74%), de FO (14,68%), de la CFDT (14,44%), de la CFTC (6,41%) et de la CFE-CGC (2,53%). L'ensemble des résultats sont consultables, ici (PDF), sur le site de la Direccte.
Le vote a été marqué par une très faible participation (7,35%) en France, légèrement plus élevée en Centre-Val de Loire (8,75%) mais néanmoins très inférieur au 12,49% de participation enregistrés en Centre-Val de Loire en 2012.
Un vote reporté
La CGT et Solidaires estiment que l'organisation de scrutin est responsable de cette faible participation, notamment le report du vote.Les pouvoirs publics n'ont "rien fait" pour que les élections professionnelles dans les toutes petites entreprises (TPE) "se passent bien", a ainsi estimé mardi l'Union syndicale Solidaires.
Report des dates du scrutin, erreurs d'adresses qui ont empêché "près de 10% des électeurs de voter", manque de communication sur les enjeux de l'élection, refus des maires d'afficher des panneaux électoraux... : "les pouvoirs publics n'ont rien fait pour que ça marche. Ils ont fait le job a minima", a regretté Eric Beynel, porte-parole de Solidaires, lors d'une conférence de presse.
"Quand 10% de salariés ne peuvent pas participer parce qu'ils n'ont pas reçu leur matériel de vote ou qu'il y avait une erreur d'adresse, couplé au fait qu'un nombre important de salariés n'étaient pas inscrits, c'est qu'il y a un problème", s'est désolé Frédéric Bodin, chargé des TPE pour Solidaires, montrant les cartons remplis de milliers de courriers renvoyés.
Dans un communiqué, la CGT Centre estime que "le patronat et le gouvernement ont tout mis en place pour entraver l'exercice du droit de vote des salariés des TPE" et que la préparation du scrutin a été "bradé".
La CGT Centre estime notamment que "près de 20% des électeurs de la région Centre, dont les adresses étaient erronées, ont été privés de matériel de vote et de la possibilité de s'exprimer", mais aussi que "14.300 salariés en région Centre qui n'ont pas reçu de numéro d'électeur" (...) ont été "priv(és) aussi du matériel électoral et de leur droit de vote, soit 10% du corps électoral".
Le syndicat CGT revendique "le retour à des élections de l'ensemble des salariés actifs, privés de travail le même jour, sur le temps de travail".
Objectif des TPE
Les élections TPE avaient un triple objectif: désignation des conseillers prud'homaux et de ceux des futures commissions paritaires régionales et contribution au calcul de la représentativité au niveau interprofessionnel national des grands syndicats, qui sera annoncée le 31 mars."Il n'y a pas eu une volonté générale d'avoir un vrai débat autour des enjeux, et le lien avec les conseillers prud'hommaux n'a pas été mis en avant. Or c'est la seule instance dans laquelle les salariés peuvent faire reconnaître leurs droits", a dénoncé M. Beynel.
Solidaires a demandé à la Direction générale du travail (DGT) de faire un "bilan critique" de ces élections.