Entretien. Le Son continu, le seul festival qui marie vielle et cornemuse avec guitare électrique et platine

Le Son continu est de retour pour une 8ème édition du 13 au 16 juillet 2023 dans le Parc du château d’Ars (Indre). Au programme : des bals, des concerts et un salon rassemblant 130 luthiers. Cette formule habituelle attire toujours plus de monde. Sylvain Pinoteau, le président du festival, est revenu avec nous sur ce succès.

Pouvez-vous présenter votre festival pour les gens qui ne le connaissent pas ?

Le Son continu est un festival qui se déroule sur quatre jours, réunit 250 bénévoles, et qui est organisé autour de la musique traditionnelle et de la fabrication d’instruments.

 L’événement a été créé en 1976, mais c’est depuis 2014 qu’il a pris sa forme actuelle et qu’il se nomme "Le Son continu".

Quelle est son origine ?

Auparavant, le festival se nommait "Les Rencontres internationales de luthiers et maîtres sonneurs". L’idée était de rassembler tous les fabricants d’instruments une fois par an. Qui dit rassemblement de luthiers dit forcément musique et concerts. L’un ne va pas sans l’autre.

Aujourd’hui, les luthiers sont toujours là et nous pouvons même dire que nous avons le plus gros salon de lutherie d’Europe avec 130 professionnels venus de toute le continent et même au-delà.

Il y a d’autres animations aussi ?

Exactement, il y a des concerts, des conférences, des bals de nuit. Notre nouveauté cette année c’est le bal pour enfants qui aura lieu le dimanche matin. Deux musiciennes viendront jouer pour les moins de 12 ans.

Ce n’est pas difficile d’attirer les jeunes générations vers la musique traditionnelle ?

Nous ne faisons pas vraiment de la musique traditionnelle. Le terme exact c’est "musique trad’ actuelle", ça n’a pas grand-chose à voir avec le traditionnel ou le folklore. Certes, nous utilisons des instruments de musique anciens mais on les adapte à la musique actuelle en les associant avec des instruments contemporains. On peut, par exemple, coupler une vielle ou une cornemuse avec une guitare électrique ou une batterie voire une platine.

Et qu’est-ce que ça donne ?

Ça donne une musique très festive qui plaît beaucoup aux jeunes. D’ailleurs depuis 2019, nous avons installé une scène électro. Ça répondait à une demande des festivaliers et des musiciens au regard de l’essor du genre sur le territoire. Aujourd’hui on peut dire qu’elle a vraiment trouvé son public. Un public plutôt jeune.

Finalement, il y en vraiment pour tous les âges et tous les goûts.

Oui, on est un festival avec un genre musical très identifié mais cela n’empêche pas de toucher un public large. Ce qu’il faut dire, d’ailleurs, c’est que plusieurs groupes qui ont débuté chez nous ont ensuite été programmés sur des festivals généralistes comme les Vieilles Charrues, le Printemps de Bourges ou encore Terre du son.

Comment s’est passée l’édition de l’année dernière ?

C’était une grande interrogation après deux années d’interruption à cause du Covid-19. Mais finalement, on a été très heureux de voir que les festivaliers étaient de retour en nombre. On a eu environ 20 000 participants sur les quatre de jours de festivités. Depuis 2014, la fréquentation progresse à chaque édition de 5 à 10%, ça donne pas mal d’espoir pour la suite.