Apologie du terrorisme : un jeune mis en examen en Eure-et-Loir et un homme incarcéré dans le Loir-et-Cher

La lutte contre le terrorisme se poursuit sur internet et les réseaux sociaux. Les cyber-patrouilles ne laissent plus rien passer. Deux personnes du Centre-Val de Loire sont dans le viseur de la justice. 

Eure-et-Loir : l'étudiant arrêté était inconnu des services de police et de gendarmerie

Un jeune homme de 18 ans, originaire de Châteaudun, a été mis en examen mercredi 4 novembre pour apologie du terrorisme, incitation à la haine raciale mais aussi pour menace de mort sur personne chargée d'une mission de service public, à savoir l'un de ses professeurs. Etudiant à l'université de Versailles, il a été mis en examen après avoir été repéré sur Twitter par les cyber-patrouilleurs de la brigade de gendarmerie de Châteaudun. Ses posts faisaient notamment référence à l'assassinat de Samuel Paty, survenu le 16 octobre, et à l'attentat de Nice du 29 octobre dernier. 

Après cette découverte, le procureur est immédiatemment contacté, ouvre une enquête pour apologie publique du terrorisme et lance des demandes de réquisitions auprès de Twitter : "Ca a été très rapide puisque lundi 2 novembre au matin nous avons eu une réponse et nous avons pu déterminer l'émetteur des tweets" explique le procureur de Chartres, Rémi Coutin.


En collaboration avec les gendarmes des Yvelines, ils ont pu interpeller l'individu dans l'après-midi au sein de son établissement scolaire. Il est alors placé en garde à vue. Le professeur concerné a quant à lui été mis en sécurité. L'individu a été mis en examen mercredi 4 novembre par le juge d'instruction et sous contrôle judiciaire très stricte par la juge des libertés. Son ordinateur fait toujours l'objet d'une réquisition mais "son téléphone portable a pu être exploité pendant sa garde à vue et a confirmé la necessité d'ouvrir une information judiciaire"  précise le Procureur. Les enquêteurs pensent qu'il ne prévoyait pas de passer à l'action. Le Parquet National Anti-Terroriste n'a donc pas été saisi. 

Le jeune homme était inconnu des services de police et de gendarmerie : "C'était un bon élève qui venait d'une famille très intégrée". Aujourd'hui, l'étudiant encourt jusqu'à 7 ans d'emprisonnement et d'autres investigations sont en cours pour déterminer s'il s'agit d'un individu radicalisé.

Loir et Cher : un homme placé en détention, il plaide "une mauvaise compréhension de ses propos"

Un homme de 35 vivant à Selles-sur-Cher a été incarcéré ce lundi 2 novembre 2020 pour apologie du terrorisme sur les réseaux sociaux.  Une semaine après l'arrestation d'un jeune tchétchène résidant à Blois pour apologie du terrorisme et détention d'armes blanches. L'homme d'origine turque a été interpellé en fin de semaine dernière et présenté au palais de justice de Blois dimanche 1er novembre à l’issue de sa garde à vue. Il a été placé en détention provisoire avant d’être présenté lundi 2 novembre après-midi devant le tribunal correctionnel de Blois dans le cadre d’une comparution immédiate.

Le prévenu est poursuivi pour avoir posté sur Instagram une capture d’écran évoquant l’attentat qui a fait trois morts, jeudi 29 octobre à la basilique Notre-Dame à Nice, avec le commentaire "j'en ai rien à battre, rien à battre, rien à battre" et accompagné de trois émoticônes évoquant des applaudissements et un pouce levé.
Ce post a été repéré grâce au travail de veille effectué par les services de renseignement interministériels situé dans le Loiret. Le groupement départemental de gendarmerie a pris le relais et l'a interpellé samedi à l'aube. Le procureur de Blois, Fréderic Chevallier, a entendu le prévenu. A l'issu de son audition, le procureur évoque "une fragilité psychologique". L'homme lui s’est défendu en affirmant qu’une mauvaise interpretation de son post est à l’origine de son arrestation et qu’au contraire « je voulais condamner les actes en m’adressant aux terroristes directement que j’en ai rien à battre » a- t-il déclaré.  L’homme a sollicité un délai pour préparer sa défense. Son avocate plaide en faveur d’une mise en liberté sous contrôle judiciaire assorti d’une obligation de soins. Le tribunal a maintenu l’homme en détention provisoire et a renvoyé l’affaire au 11 décembre et ordonné une expertise psychiatrique. 

 
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