Apologie du terrorisme sur les réseaux sociaux : "ce n'est jamais anodin" selon le procureur de Blois

Le 23 octobre dernier, un jeune homme d'origine tchétchène a été arrêté pour avoir fait sur Twitter l'apologie de l'attentat de Conflans-Sainte-Honorine sur le professeur Samuel Paty. Pour le procureur de Blois, Frédéric Chevallier, il faut prendre ces faits au sérieux.  

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A 22 ans, le jeune homme arrêté à Blois pour apologie du terrorisme n'était pas à son coup d'essai. L'individu, d'origine tchétchène et né en Russie, était déjà connu de la justice pour des faits similaires. Il avait été condamné en 2017 à des mesures éducatives, car mineur au moment des faits, pour avoir fait l'apologie des attentats de janvier 2015, selon le parquet de Blois. 
 

Nous avons rencontré Frédéric Chevallier pour faire le point sur l'enquête, toujours en cours, de l'arrestation du 23 octobre. Pour le procureur de Blois, tout ce qui se passe sur les réseaux sociaux doit être pris très au sérieux. C'est souvent un prémices à un passage à l'acte. 

"Il faut arrêter de parler de signaux faibles, de signaux forts et prendre les choses au sérieux immédiatement", selon le procureur de Blois  

Depuis l'assassinat  de Samuel Paty, l'ensemble des services de renseignements de la sécurité intérieure (police et gendarmerie) est "en veille permanente" sur les réseaux sociaux pour, dorénavant, identifier dès que possible des messages qui ont une connotation d'apologie du terrorisme. "Et c'est ce qui s'est passé pour la cyber-patrouille du groupement de gendamreie du Loir-et-Cher", nous explique Frédéric Chevallier. "Cette cellule a identifié un tweet, un "like" d'une photo de Samul Paty décapité. Et à partir de ce tweet inadmissible, on a enquêté et judiciarisé l'affaire. On a identifié l'auteur du tweet, et on a procédé à son arrestation. Cela a été une surprise de constater qu'il avait été arrêté par le passé pour des faits similaires. Manifestement et malheureusement, son comportement continue, à mon sens, à poser difficulté, dans sa manière d'envisager les choses et sa manière de considérer le respect des valeurs républicaines," poursuit le procureur de Blois.  

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"Aujourd'hui, il faut arrêter de parler de signaux faibles, de signaux forts. Non. il faut prendre en considération une réalité qui est dure à admettre mais qu'il faut admettre. C'est à dire qu'un professeur a été tué dans l'exercice de sa profession par des individus qui tentent de faire en sorte que notre société ne puissent plus être celle dans laquelle on aspire à vivre.

Et tous ceux qui se reconnaissent dans ces agissements là par écrit et notamment par les réseaux sociaux, toutes ces personnes qui s'associent à ces actes terroristes, il faut les traquer, il faut les interpeller et il faut que des réponses pénales claires fermes et précises soient données maintenant

Frédéric Chevallier, procureur de Blois

"Les activités sur les réseaux sociaux, souvent, malheureusement, c'est le préalable à des actes inadmissibles et criminels"

Pour l'heure, les investigations sont encore en cours après l'arrestation de l'individu pour apologie du terrorisme à Blois. "Il a plusieurs ordinateurs, plusieurs téléphones, ce n'est pas simple, explique le procureur. "On a retrouvé également tout un arsenal d'armes blanches etc. Mais pour lui on se trompe, on a une incompréhension de sa pensée lorsqu'il veut dire un certain nombre de chose. Je ne suis pas un spécilaiste mais quand je lis un certains nombre d'envois qu'il a fait par des réseaux sociaux, je me demande s'il feint l'incompréhension ou si il est dans une attitude qui n'est pas admissible. En tout cas il conteste les faits, il dit qu'on ne comprend pas ce qu'il veut écrire. Sauf que moi, j'ai des écrits, un comportement qui est bien au-delà de la simple expression, que je respecte, l'expression d'un sentiment religieux , de l'expression d'une pratique religieuse qui est tout à fait respectable, ce n'est pas le sujet, le sujet c'est de dire qu'on ne peut pas s'associer par la pensée, par l'écriture à des actes terroristes. Point. "

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"Aujourd'hui il est extrêmement important de prendre conscience que toutes ces activités sur les réseaux sociaux, souvent, malheureusement, c'est le préalable à des actes inadmissibles et criminels, fait remarquer le procureur. "Il ne faut pas se dire "mais on le dit mais on ne le pense pas" , tous les gens qui viennent devant nous pour des menaces se défendent ainsi, explique Frédéric Chevallier, " je l'ai dit mais je ne le pensais pas" non !  Déjà si je le dis, je le verbalise c'est que dans ma tête j'ai une idée" Et aujourd'hui, on ne peut plus accepter que des gens mettent en péril notre vie en société. Il faut vraiment prendre les choses à bras le corps. Et cette affaire comme les autres qui viendront seront traités avec la plus grande fermeté."

 



 
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