Le député LR d'Eure-et-Loir, avec d'autres élus de son parti, signe une tribune dans le Figaro. Après avoir accusé Emmanuel Macron d'avoir subordonné la vente de la branche énergie d'Alstom, il dénonce de nouveau la politique industrielle du président, par le prisme de la fusion Alstom/Siemens.
"Il n'est pas sérieux de laisser les banques d'affaires conduire seules notre politique industrielle." Après ses accusations quant à la vente de sa branche énergie à l'américain General Electrics, le député Olivier Marleix rattaque sur le dossier Alstom.L'élu LR d'Eure-et-Loir , et 7 confrères, ont publié dans le Figaro une tribune critiquant la politique industrielle d'Emmanuel Macron, à la lumière de la fusion avortée entre la branche transport d'Alstom et l'entreprise allemande Siemens.
Président de la commission d'enquête sur "les décisions de l'Etat en matière de politique indusrielle", Olivier Marleix connaît bien le dossier Alstom. Sa réprobation envers Emmanuel Macron, dont il critique régulièrement les réformes comme l'attitude, n'est pas non plus à prouver.
La fusion Alstom-Siemens avortée
Mecredi 6 février, la Commission Européenne a opposé son veto à la fusion entre la branche transport d'Alstom et l'entreprise Allemande Siemens. Censée faire naître un géant européen, à même tenir le coup face à la concurrence chinoise, la fusion n'a pas donné les garanties nécessaires sur les craintes de concurrence déloyale de la commission.
"Cette concentration aurait entraîné une hausse des prix" pour les systèmes de signalisation comme pour les futurs TGV, selon la commissaire chargée de la question.
"On peut légitimement s'insurger contre la doctrine antitrust de Bruxelles désormais contre-productive dans la compétition mondiale. (...) Mais si pour cette fois cela sauve une aventure industrielle nationale plus que centenaire, on s'en accommodera" écrit dans sa tribune le député Marleix.
Privatiser à tout prix ?
Dans cette tribune, l'élu LR pose la question : pourquoi privatiser à tout prix Alstom ? "Alstom n'est face à aucune urgence: c'est une entreprise sans dette, avec un chiffre d'affaires de 8 milliards d'euros, un résultat net de 500 millions d'euros et un carnet de commandes de 38 milliards €, plein jusqu'en 2030", écrit-il.
La transaction s'inscrit dans la droite lignée de la politique d'Emmanuel Macron depuis le début. "Mieux vaut un Etat stratège, régulateur, plutôt que propriétaire d’entreprises. Pourquoi immobiliser des milliards d’actifs pour de maigres dividendes ? L’Etat est-il plus compétent que le privé (...) ?" écrit le journaliste Etienne Lefebvre dans sa chronique économique pour FranceInter.
EDF, l'aéroport de Toulouse-Balgnac, la SNCF... Autant d'entreprises privatisées ou ouvertes à la concurrence alors qu'Emmanuel Macron était ministre ou président de la République. Une politique de privatisation à laquelle la droite semble désormais vouloir s'opposer, ce qui n'a pas toujours été sa ligne politique.