Mis en "surveillance renforcée", l'Eure-et-Loir ainsi que 20 autres départements avaient une semaine pour redresser la barre. Ce jeudi 4 mars, le Premier Ministre, Jean Castex a fixé leur sort quant à un reconfinement ou non.
Il y a une semaine, Jean Castex répétait l'objectif du gouvernement : "La question n’est pas d’être pour ou contre le confinement mais de tout faire pour l’éviter." Dans un tweet, le Premier Ministre précisait qu'il mobilisait les préfets des 20 départements sous haute surveillance pour que ces derniers "travaillent main dans la main avec les élus locaux pour renforcer territoire par territoire notre stratégie de lutte contre la COVID19."
Un retour à la vie presque normale "dès la mi-avril" ?
Mercredi, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, laissait entendre qu'un retour à une vie presque normale pouvait avoir lieu "peut-être dès la mi-avril". Ce jeudi, l'heure de vérité a sonné. Alors que la lassitude grandit dans le pays, Jean Castex a pris une nouvelle fois la parole. Derrière son pupitre, il a, comme à l'accoutumée, dresser un état des lieux de la situation en France.
Selon les derniers chiffres covid :
• 326 personnes sont décédées en milieu hosp. (03/03) en hausse sur 7 j. (+48)
• 1622 admissions à l'hôpital (03/03), en baisse sur 7 j. (-14)
• 3211 cas positifs (28/02), en baisse sur 7 j. (-172)
"La circulation du virus a continué de progresser, mais, il faut le souligner, à une vitesse moindre que ce que nous pouvions craindre. Sur les 7 derniers jours, le nombre de contaminations quotidiennes a augmenté de 1,4 % alors que ce même chiffre était de + 14 % au cours de la semaine précédente. Je ne m’en satisfais évidemment pas car il s’agit toujours d’une hausse mais il est clair que nous ne sommes pas confrontés, en tous cas pas à ce stade, à une hausse exponentielle de l’épidémie, comme certains modèles le prévoyaient et comme nous l’avions connu lors des deux premières vague,"a déclaré Jean Castex. Deuxième constat, la contamination chez les personnes les plus âgées continue de se réduire. Une baisse que le Premier ministre attribue à la vaccination. Par ailleurs, les établissements de santé restent toujours soumis à une forte pression.
Jean Castex a annoncé que 23 départements sont en "vigilance renforcée", dont l'Eure-et-Loir. Ces départements vont donc connaître une nouvelle série de contrainte sanitaires.
Les chiffres inquiétants de l'Eure-et-Loir
Le taux d'incidence en Eure-et-Loir était à 247, le 3 mars (pour 100 000 habitants) loin devant la moyenne régionale. L'autre indice inquiétant est celui de la tension hospitalière : au mois de mars, les chiffres d'occupation des lits de réanimation en Eure-et-Loir ont retrouvé un niveau comparable à celui des précédents pics de l'automne et du printemps 2020.
Pas de confinement mais de nouvelles contraintes sanitaires pour 23 départements
Alors que le confinement le week-end va être étendu à l'ensemble du Pas-de-Calais, l'Eure-et-Loir échappe pour l'instant à cette décision ainsi que 22 autres départements.
"Les évolutions observées ne justifient pas de prendre à ce stade une mesure équivalente ; elles appellent cependant des dispositions supplémentaires pour limiter les risques de regroupements ou de brassage dans l’espace public ou dans les grands magasins" a expliqué Jean Castex. En conséquence, de nouvelles mesures sont décidées.
- Les grands centres commerciaux ou grands surfaces commerciales, de plus de 10 000 m2, et plus seulement 20 000 m2 comme jusqu’à présent, seront fermés ;
- L’obligation du port du masque sera étendue à toutes les zones urbaines de ces départements où elle ne s’applique pas encore.
- Les préfets seront également invités, en concertation bien-sûr avec les maires concernés, à interdire ou à réglementer l’accès de certains sites très fréquentés pendant les week-end, où l’on observe des regroupements de masse, trop souvent sans masque ni distanciation.
- Les préfets pourront être amenés à interdire les manifestations organisées dans l’espace public, notamment pendant les week-ends, lorsqu’elles présenteront un risque sanitaire avéré au regard de leurs conditions d’organisation.
Ces dispositions entreront en vigueur ce vendredi soir à minuit.
Nous allons par ailleurs accélérer significativement et dès ce week-end la vaccination dans ces 23 départements.
"J’invite les habitants des 23 départements concernés à ne pas sortir, autant que possible, de leur département ou de leur région s’agissant des départements franciliens, a insisté le Premier Ministre. C’est une demande de simple bon sens : le virus frappe de manière encore inégale les différentes parties de notre territoire, évitons de le diffuser là où il demeure encore de moindre intensité."
Les livraisons de doses de vaccin à la France vont s’accroître dans les semaines à venir
"En janvier et février, nous avons reçu 7 millions de doses ; en mars et en avril, nous devrions en recevoir 22 millions, c’est-à-dire 3 fois plus," a déclaré encore Jean Castex. Ainsi, d’ici la mi-avril, et sous réserve que les laboratoires nous livrent selon le calendrier prévu, nous devrions avoir vacciné en 1ère injection au moins 10 millions de personnes, soit la totalité des personnes vulnérables volontaires aujourd’hui éligibles à la vaccination. D’ici mi-mai, nous devrions avoir vacciné au moins 20 millions de personnes, soit la totalité de la population volontaire de +50 ans. D’ici l’été, nous aurons reçu suffisamment de doses pour avoir proposé la vaccination à 30 millions de personnes, soit les 2/3 de la population de + 18 ans," a t'il précisé.
Par ailleurs, le ministre de la santé, Olivier Véran a exhorté les soignants à se faire vacciner. Il en a appelé à leur "sens des responsabilités" alors que le taux de vaccination des personnels soignants reste faible.