La cinquantaine d’agents médico-sociaux des Hôpitaux de Chartres est en grève illimitée depuis ce lundi 2 novembre, à l’appel de la CGT. Ils réclament une revalorisation salariale identique à celle obtenue par le personnel hospitalier avec les accords du Ségur.
"Méprisant", "injuste", tel est le ressenti du personnel médico-social des Hôpitaux de Chartres. C’est en tout cas ce qu’affirme Stéphane Gaudemer, représentant syndical de la CGT.
En cause, les accords du Ségur de la santé. signés en juillet dernier, ils octroient notamment une augmentation de 183 € nets par mois pour tous les professionnels non médicaux au sein des établissements de santé et Ehpad.
Mais d’après Stéphane Gaudemer, "le Ségur de la santé avait été signé à la va-vite par des organisations syndicales, et il exclut ces professionnels médico-sociaux".
"Ils ont les mêmes droits et devoirs, mais pas les 183 €"
"Ce n’est absolument pas compris par les professionnels de santé, assène-t-il. Ils ont les mêmes droits et devoirs, les mêmes statuts, les mêmes avancements d’échelon, les mêmes grades. Mais, parce qu’ils sont positionnés sur le médico-social, ils ne bénéficient pas de l’augmentation de 183 €."Le sentiment d’injustice est d’autant plus fort que "sur le département et la région, des établissements ont pris la décision en interne d’attribuer les 183 €", affirme le secrétaire général CGT des hospitaliers de Chartres, avant de lister, les hôpitaux de Dreux, Tours, Orléans, Blois, Chinon…
Mais rien ne dit que cette décision propre à ces directions ne pourra pas être contestée ou refusée par le Trésor public qui contrôle les recettes et dépenses des centres hospitaliers.
Grévistes mais mobilisés
Ces professionnels en question sont pédiatres, assistantes sociales, kinésithérapeutes, ou encore psychomotriciens. Ils travaillent au sein de l’hôpital dans la Maison départementale des personnes autistes (MDPA) et au Centre d’action médico-sociale précoce (CAMSP) qui prend en charge les enfants de 0 à 6 ans présentant des difficultés de développement physique ou psychologique.Stéphane Gaudemer rappelle par ailleurs qu’ils ont été mobilisés pendant la première vague de coronavirus : "quand les écoles étaient fermées, automatiquement ils avaient moins d’enfants, donc ils ont été redéployés sur différents secteurs pour apporter un soutien aux équipes".
Aujourd’hui, les 50 agents médico-sociaux sont grévistes, mais restent mobilisés dans leurs services : le plan blanc a en effet été déclenché pour réorganiser les équipes et faire face à la seconde vague.
"La porte n'est pas fermée"
De son côté, la direction déclare "parfaitement comprendre la démarche du personnel" mais être elle-même "tributaire d’un contexte réglementaire national". "Les mesures du Ségur visent expressément les personnels des hôpitaux et des Ehpad et donc n’incluent pas les autres personnels médico-sociaux y compris rattachés aux hôpitaux", détaille Yvon Le Tilly, directeur adjoint des Hôpitaux de Chartres.
Et d’ajouter : "la direction d’un hôpital en principe a vocation à mettre en oeuvre la réglementation nationale sans aller au-delà, d’autant plus que nous n’avons pas obtenu de financement en ce sens".
La direction est à l’écoute. La porte n’est pas fermée, les discussions se poursuivent.
Un rassemblement à Lèves
D’après Arnauld Pionnier, secrétaire départemental FO Santé 28, inclure les agents médico-sociaux coûterait 2 milliards de plus à l’Etat.Mais ce syndicat défend aussi la revalorisation salariale des "exclus du Ségur" en organisant ce jeudi après-midi un rassemblement à Lèves, devant la fondation d'Aligre. "C’est le plus gros établissement médico-social du département, il y a environ 250 personnes concernées", souligne Arnauld Pionnier.
Public et privé confondu, l’Eure-et-Loir compte 800 agents médico-sociaux.
Un rassemblement autorisé malgré le confinement
Malgré le confinement, le rassemblement a été autorisé par la préfecture d'Eure-et-Loir, qui a fourni une attestation de déplacement dérogatoire au syndicat organisateur. FO Santé 28 incite les personnes qui souhaiteraient participer à ce mouvement à se connecter à sa page Facebook ou à appeler pour obtenir le document.Le rendez-vous est fixé ce jeudi 5 novembre, de 13h à 16h, devant la fondation d'Aligre à Lèves.