Dieudonné s'est présenté ce lundi 22 juin au tribunal de Chartres. Il est poursuivi pour des propos racistes et antisémites lors d’un spectacle en Eure-et-Loir en juin 2017. Une affaire qui s’ajoute à la longue liste des procès intentés contre l’humoriste controversé.

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Quand on évoque Dieudonné M'Bala M'Bala - dit Dieudonné - et la justice, on se demande de quelle affaire il s’agit. Car l’humoriste n’en finit pas d’être convoqué à des audiences, la plupart du temps pour des injures à caractère raciale ou antisémite.

Souvent absent des procès, il a cette fois fait le déplacement au tribunal de Chartres (Eure-et-Loir), ce lundi après-midi. Convoqué à 13h30, il est arrivé à 14h30, portant un masque FFP2, et s'est dit "toujours étonné de susciter autant d'intérêt".

Il faut dire qu'il risque gros, car il est à nouveau jugé devant le tribunal de Chartres pour des propos antisémites qu’il aurait tenus en juin 2017 dans l’enceinte de sa société de production, à Saint-Lubin-de-la-Haye, tout au nord du département.

Sophie Brocas, la préfète d’Eure-et-Loir de l'époque, avait décidé de saisir le procureur de la République de Chartres "pour dénoncer les propos clairement antisémites et négationnistes" proférés lors de son spectacle Le bal des quenelles.

Elle avait alors obtenu le soutien de Christophe Castaner, le ministre de l’intérieur, via un tweet.

Prévu initialement le 28 octobre dernier, le procès avait été renvoyé à ce lundi 22 juin, à cause de surcharge de l’audience.

Une vingtaine de condamnations

Surchargé, c'est aussi le cas de son casier judiciaire. Depuis le début des années 2000, il a été condamné une vingtaine de fois pour provocation à la haine raciale, injures antisémites ou contestation de crimes contre l’Humanité. 

En plus de nombreuses amendes, il a été condamné le 18 mars 2015 à deux mois de prison avec sursis pour apologie d’actes de terrorisme pour son message "Je me sens Charlie Coulibaly". Une condamnation confirmée plus tard par la cour d'appel de Paris. 

L’année suivante, en mai 2016, il a été condamné par le tribunal correctionnel de Paris à deux mois de prison avec sursis et 10.000 euros d'amende pour des passages de son spectacle La Bête immonde. Le polémiste avait parlé du rôle qu'il attribue aux juifs dans la traite des noirs et ironisé sur le génocide commis par les nazis.

Il tire au flash-ball sur un huissier

Quelques mois plus tard, en décembre 2016, Dieudonné a été condamné par le tribunal correctionnel de Chartres à huit mois de prison avec sursis et 20.000 euros d'amende, pour avoir tiré au flash-ball sur un huissier de justice. Ce dernier s'était présenté en 2014 au domicile de l’humoriste au Mesnil-Simon, tout au nord de l'Eure-et-Loir, pour lui délivrer plusieurs commandements de payer ses amendes.

Dernière affaire en date (en tout cas jusqu’à ce lundi) : il a été condamné en novembre 2019 à 9 000 euros d’amende pouvant se transformer en emprisonnement en cas de non-paiement, pour complicité d’injure à caractère antisémite. Le tribunal a estimé que la publication d’une vidéo et d’une chanson intitulées "C’est mon choaaa" renvoyaient au drame de la Shoah.

Dieudonné a également été relaxé une demi-douzaine de fois. La proportion des condamnations / relaxations ne joue donc pas en sa faveur. D'après nos confrères de l'Echo Républicain, il encourt jusqu’à un an de prison ferme, avec une éventuelle révocation des sursis évoqués dans cet article.

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