Le polémiste Dieudonné sera jugé au printemps pour fraude fiscale, blanchiment ou encore abus de biens sociaux. Il est soupçonné d'avoir dissimulé près de 1,5 million d'euros au fisc.
La 11ème chambre correctionnelle, spécialisée dans les affaires financières, a fixé le procès de Dieudonné M'Bala M'Bala aux 26 et 27 mars et 1er, 2 et 3 avril 2019. Le polémiste avait été renvoyé en correctionnelle fin novembre 2017 pour fraude fiscale en tant que gérantde sa société des Productions de la Plume. Il est également soupçonné de blanchiment de fraude fiscale ainsi que d'avoir organisé son insolvabilité.
L’humoriste et sa compagne Noémie Montagne devront aussi répondre d'abus de biens sociaux au détriment des Productions de la Plume. La société sera elle-même jugée pour fraude à la TVA.
Les investigations, déclenchées en 2013, avaient mis au jour les énormes sommes en liquide manipulées pendant cinq ans par le polémiste de 52 ans, qui se disait à l'époque ruiné et insolvable.
650.000 euros découverts dans sa propriété d'Eure-et-Loir
En janvier 2014, les enquêteurs avaient ainsi découvert plus de 650.000 euros en espèces dans les coffres-forts de la propriété d'Eure-et-Loir du couple, vendue par Dieudonné pour solder ses dettes, mais rachetée par sa boîte de production, officiellement gérée par sa compagne. Dieudonné avait justifié cette somme par la billetterie récente de sa tournée en France pour son spectacle "Le Mur", plébiscité par ses fans pendant que les autorités l'interdisaient en raison de sketches jugés antisémites. "Ce montant est hors de proportion avec la caisse déclarée depuis l'origine", avait alors estimé le juge juge Renaud Van Ruymbeke. Par ailleurs, entre 2009 et 2014, le polémiste, qui ne remplissait plus que de faibles déclarations de revenus, voire aucune pour l'année 2011, avait néanmoins réalisé d'importants transferts d'espèces à l'étranger - près de 670.000 euros au total. Le juge avait conclu au "prélèvement de la majeure partie des recettes en espèces des Productions de la Plume".
La Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra), partie civile, avait porté plainte faute d'obtenir les dommages et intérêts que lui devait le polémiste après plusieurs condamnations pour diffamation ou provocation à la haine raciale.
La Direction générale des finances publiques s'est également constituée partie civile.