Dans le cadre des travaux de réaménagement du pourtour de la cathédrale de Chartres, un abattage d'arbres a été demandé par la mairie et validé par la préfecture. Opposée à cette action, l'Association de défense de l'environnement de l'agglomération chartraine (ADEAC) a déposé un recours.
Après l'affaire des trois marronniers centenaires abattus en vus d'un projet immobilier sur le boulevard de la Courtille, un nouveau conflit oppose désormais la mairie de Chartres et l'Association de défense de l'environnement de l'agglomération chartraine (ADEAC).
Cette fois-ci, dix arbres alignés devant le Café bleu, sur le côté du parvis de la cathédrale de Chartres, alimentent le contentieux. "Ce sont des robiniers, indique Patrick Chenevrel, président de l'association écologiste. On les appelle aussi 'faux acacias', ils sont là depuis plusieurs dizaines d'années. Il y a toujours eu des arbres ici."
Remplacés par des parasols
Or, dans le cadre du réaménagement du pourtour de la cathédrale, ces robiniers pourraient bientôt être abattus. C'est ce qu'a découvert Patrick Chenevrel lorsqu'il a consulté le permis d'aménagé en mairie.
"Je me suis aperçu sur les plans du projet que les arbres n'existaient plus et qu'ils allaient être remplacés par des parasols, se désole-t-il."
Cela signifie que le pourtour de la cathédrale va être entièrement minéralisé et cela va à l'encontre des enjeux climatiques et environnementaux.
Patrick Chenevrel, président de l'association écologiste
Il ajoute : "Nous ne sommes pas contre l'abattage des arbres. Mais s'ils sont abattus, d'autres arbres doivent être replantés à la place."
Une pétition circule
L'ADEAC a déposé un recours auprès de la préfecture pour s'opposer à la suppression des dix robiniers. Dans celui-ci, elle remet en question les conclusions d'un diagnostic phytosanitaire effectué par un bureau d'études situé à Nogent-le-Phaye. Datant de décembre 2021, le rapport indique que l'état des arbres ne permet leur maintien.
Patrick Chenevrel conteste la validité de ce diagnostic et demande une contre-expertise avant d'envisager tout abattage.
Il a été effectué par un bureau que personne ne connaît et dont on peut douter des compétences réelles en la matière. Lorsqu'on regarde les arbres aujourd'hui, on voit qu'ils ne sont pas en mauvaise santé. Trois ans après le diagnostic, ils ont résisté aux chaleurs intenses, à la sécheresse et aux fortes précipitations. Cela montre qu'ils sont vigoureux et peuvent encore être maintenus plusieurs années.
Patrick Chenevrel, président de l'ADEAC
Autre point souligné dans le recours : l'absence d'information à destination de la population chartraine. "Lorsqu'un arrêté préfectoral est publié, il doit apparaître de façon public, interpelle Patrick Chenevrel. L'arrêté n'est ni affiché en mairie ni sur le lieu d'abattage, l'information n'est donc pas rendue publique."
Une pétition papier circule actuellement, elle aurait récolté environ 500 signatures. Le président de l'ADEAC dit craindre que l'abattage des arbres ait lieu début octobre. Sollicitée par mail, la mairie de Chartres ne nous a pas répondu.