Le tribunal a relaxé, vendredi 3 février, quatre élus écologistes et le directeur de publication du site Cactus Press. Une plainte avait été déposée par le maire de Chartres et son adjoint aux finances, pour diffamation.
"C'est une décision que l'on attendait" réagit Quentin Guillemain, l'un des quatre élus d'opposition Chartres Ecologie mis en cause dans cette affaire. Suite à une tribune dans le journal municipal "votre ville" et plusieurs publications du site Cactus Press, Jean-Pierre Gorges, maire de Chartres et son adjoint aux finances avaient lancé une procédure judiciaire pour diffamation.
Débat politique
"Il a pris l'habitude de judiciariser toute opposition" regrette Quentin Guillemain au lendemain de la décision rendue par le tribunal correctionnel de Chartres. Vendredi 3 février 2023, les magistrats ont relaxé les quatre élus, ainsi que le directeur de publication du site Cactus Press. Un média créé par Chartres Ecologie, qui affirme la volonté de publier de "l'info différente".
"Nous sommes dans un débat politique" assure l'élu écologiste. Chartres Ecologie y dénonce alors "des indemnités, des frais de représentation importants, votés alors que la dette de la collectivité ne fait que croître." Il donne un exemple : "3 500 euros de frais de représentation pour le maire (ville et agglomération comprises, NDLR) pendant le covid, alors que nous sommes en confinement, que fait-il de cet argent ?"
"Pendant que la dette de Chartres augmentait, le Maire et ses adjoints s’enrichissent" affirmaient les élus Chartres Ecologie, dans une tribune dédiée à l'opposition dans le journal municipal fin 2020. Journal dont le rédacteur en chef n'est autre que Jean-Pierre Gorges.
La plainte comme menace ?
Selon Quentin Guillemain, la plainte est devenue un moyen de pression à Chartres "la semaine dernière je me suis fait menacer d'une action en justice" affirme-t-il "suite à la modification d'un rapport de la Cour des comptes, mais, je n'y suis pour rien moi !"
"Je n'ai rien contre Jean-Pierre Gorges" maintient Quentin Guillemain, "je ne suis pas d'accord avec sa politique". Dans son délibéré, le tribunal correctionnel de Chartres invoque la convention européenne des droits de l'homme, mettant en avant le principe de liberté d'expression.